
Diplomatie apaisée : Bamako promet une solution au dossier des commerçants mauritaniens
En visite à Bamako, le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salem ould Merzoug, a annoncé que les autorités maliennes se sont engagées à trouver une issue au dossier des boutiques mauritaniennes récemment fermées dans le pays. Ces fermetures avaient provoqué de vives inquiétudes au sein de la communauté mauritanienne qui avait appelé, à plusieurs reprises, le président Mohamed ould Cheikh El Ghazouani à intervenir. Reçu par le président de la Transition, le général Assimi Goïta, le chef de la diplomatie mauritanienne a salué un « dialogue continu » entre les deux pays et insisté sur « les liens historiques, géographiques et humains » unissant Bamako et Nouakchott. À la télévision nationale malienne, Ould Merzoug a réaffirmé le soutien de son pays au peuple malien, tout en formulant des vœux de paix et de prospérité pour le Mali. De son côté, le président Goïta a souligné la nécessité de réactiver la grande commission mixte Mali-Mauritanie et de mettre en place un cadre de concertation permanent, jugeant que « la complexité et l’urgence de la situation » imposent des solutions communes et durables. Les échanges ont également porté sur la situation des commerçants mauritaniens au Mali et des maliens résidant en Mauritanie, ainsi que sur les perspectives de coopération bilatérale dans plusieurs secteurs.
Rentrée scolaire sous tension autour de l’enseignement primaire privé
La rentrée scolaire s’est ouverte le lundi 6 Octobre, dans un climat de tension lié à la réforme de l’enseignement primaire. Adoptée en 2022, la loi d’orientation prévoit la généralisation de la scolarisation obligatoire dès six ans et la disparition progressive du Primaire privé, interdit d’accueillir de nouveaux élèves à partir de 2027. La mesure inquiète les acteurs de ce secteur, qui redoutent des fermetures massives et des pertes d’emplois. Parents et enseignants s’interrogent sur la capacité de l’école publique à absorber un afflux d’élèves, dans un contexte marqué par le manque d’infrastructures et la pénurie d’enseignants qualifiés.
Le gouvernement défend une réforme destinée à « restaurer l’équité » et à renforcer le caractère républicain du système éducatif. Mais, selon l’UNESCO, le taux d’achèvement du Primaire n’atteignait pas 70 % en 2024, tandis que le Partenariat mondial pour l’Éducation relevait, en 2022, que seuls 5,9 % des enseignants disposaient des compétences minimales requises. La rentrée 2024 avait déjà été marquée par des tensions similaires, ravivant le débat sur la place du Privé dans le système éducatif. Cette nouvelle rentrée confirme la persistance des crispations, dans un pays confronté à une forte croissance démographique et à une urbanisation rapide.
Nouakchott : lancement officiel de la Chaire d’Économie Monétaire
La Banque Centrale de Mauritanie (BCM) et la Faculté d’Économie et de Gestion de l’Université de Nouakchott ont procédé, le jeudi 9 Octobre à Nouakchott, au lancement officiel de la Chaire d’Économie Monétaire. Cette nouvelle structure académique vise à renforcer les passerelles entre la recherche scientifique et l’action publique dans le domaine économique et financier. Selon les responsables, la Chaire ambitionne de stimuler la recherche académique sur les thématiques monétaires et financières ; de favoriser la réflexion scientifique autour des politiques économiques et bancaires ; et d’offrir, aux étudiants et chercheurs mauritaniens, un espace d’échanges avec les institutions financières. Le dispositif comprend plusieurs initiatives, dont le Prix de la recherche monétaire et financière de la BCM, destiné à récompenser les travaux d’excellence ; des bourses de Master 2 « Monnaie, Banque et Finance », pour accompagner les meilleurs étudiants dans leurs recherches et stages ; une bourse de thèse dans le domaine monétaire et financier ; ainsi que l’organisation régulière de colloques et conférences de haut niveau, afin de favoriser le dialogue entre chercheurs et praticiens.
Dans son allocution, le Gouverneur de la BCM, Mohamed Lemine Dhehby, a salué ce partenariat qu’il a qualifié de stratégique. Il a souligné qu’il « contribuera à rapprocher le monde académique et l’action publique, au service du développement économique et financier de la Mauritanie ». Avec ce lancement, les autorités entendent poser les bases d’une coopération durable entre l’Université et la Banque Centrale, dans le but de promouvoir l’innovation scientifique et d’accompagner les grandes orientations économiques du pays.