Le CCRM rend hommage à M’Bodj Alhousseynou Djibery

13 October, 2025 - 13:37

Le cadre de concertation des rescapés de Mauritanie a organisé, le 11 octobre 2025, à l’Espace la CASE, une soirée d’hommage à un de ses membres actifs, M’Bodj Alhousseynou Djibery, ancien garde national. Une soirée riche en couleurs et en émotion. Les membres et sympathisants de CCRM et les 12 associations qui le composent sont venus de presque tous les quartiers de la banlieue de Nouakchott, de Nouadhibou et de l’intérieur du pays.

La salle de spectacle de la CASE a vibré aux sons de guitare traditionnelle, du Pékane et autres chants traditionnels fortement applaudis..

Dans son mot introductif, le président du CCRM N’Gaidé Aliou Mokhtar a expliqué le choix porté sur M’Bodj Alhousseynou Djibery par son engagement  pour les rescapés de tous les corps: « M’Bodj est un homme de consensus, il est  toujours intervenu pour régler les différends entre les organisations mais également au sein des familles et entre des individus, si le  CCRM a tenu à l’honorer c’est parce qu’il a beaucoup œuvré pour la justice et la réconciliation,  servant ainsi de modèle aux nombreuses générations qui l’ont côtoyé ».

Succédant au président du CCRM, Makki Tampa Diop,  neveu du lauréat  et communicateur traditionnel  a passé en revue la vie de M’Bodj Alhousseinou Djibéry. Il évoqua sa jeunesse de fils de Dialtabé, chef traditionnel des pêcheurs, il a été de toutes les battues, dans les soirées de lutte traditionnelle …à en croire Makki, la générosité et la conciliation entre les gens ont  été très tôt remarquées par les populations de la zone géographique de Suska. Le communicateur traditionnel a s’est réjoui de cet hommage et a remercié le CCRM pour son initiative louable, car dans la tradition Pullar, on n’a pas l’habitude de rendre hommage aux vivants.

Plusieurs autres personnes ont pris la parole pour reconnaître en cet homme, un modèle et un phare. Toujours dans les hommages, Balas révélera que M’Bodj Alhousseinou Djiery est le père de la CVE que Kane Hamidou Baba avait présidée. Au lendemain des élections municipales et législatives de 2019, il a rencontré certains acteurs politiques de la communauté négro-africaine pour les inviter à s’unir pour éviter de disparaître, indique Balas avait d’ajouter: l’idée prit son chemin et la CVE est née.

Ce fut ensuite au tour du Pr. Sow Samba de dérouler une conférence sur le rôle de « sagata », adulte dans la société. Partant de son origine Thioubalo et de fils de Dialtabé, le sociologue a convoqué les éléments fondant l’hommage que l’on peut rendre à une personne ». Il a mis en exergue toutes les valeurs intrinsèques qu’un homme doit incarner dans sa société pour mériter des honneurs d’un certain niveau.

Né à N’Gorel en 1949, M’Bodj Alhousseynou Djibery s’est engagé dans le corps de la garde nationale en 1976. Quelques années après avoir servi sous le drapeau, il est révoqué en 1989, sans explications. Partout où il a servi, l’homme s’est illustré par son courage, son patriotisme, son amour pour la patrie. Malgré son âge avancé et une santé fragile, il continue depuis 34 ans à combattre pour le règlement du passif humanitaire et la réconciliation nationale. Son combat pourrait aboutir d’ici peu, car selon le président du CCRM, ce dossier est presque bouclé et des droits seront octroyés, sous peu, aux victimes et rescapés.    

La cérémonie a été clôturée par la remise au bénéficiaire, d’un boubou et chemise  Ezbi, des babouches, un chapeau traditionnels, une écharpe aux couleurs nationales et une attestation de reconnaissance.