En Mauritanie, le Conseil constitutionnel a confirmé ce week-end la victoire écrasante du président Mohamed Ould Abdel Aziz, réélu au premier tour le 21 juin avec 81,94% des voix. Les quatre autres candidats ne passent pas la barre des 10%. Ce score du chef de l'Etat qui repart pour un second mandat n'est pas pour plaire à tous. Parmi ceux qui ont boycotté le scrutin, parlant de mascarade, il y a l'ancien président Ely Ould Mohamed Vall. L'homme qui avait mené la transition de 2005 à 2007 a qualifié ces élections de fictives avant même qu'elles aient lieu. Aujourd'hui, il dénonce les résultats, et prévient que des lendemains difficiles ne sont pas à exclure, au micro de Marie-Pierre Olphand.
Obtenir 81% ça rappelle les tristes périodes des années 1960 et 1970, les scores de « Papa Doc » et de « Bébé Doc » et donc un retour au temps où les Etats africains étaient gérés par un parti unique. Ces élections, c’est une comédie, plutôt une tragi-comédie. Tout ce qui arrivera à compter d’aujourd’hui sera considéré comme illégal. Je n’accepterai jamais le fait accompli, je refuse la continuité d’un coup d’Etat. C’est une situation immorale. Il faut trouver une solution définitive au pays, pas négocier une solution à la sauvette avec un individu qui est au pouvoir parce qu’il veut s’imposer par la force. Tôt ou tard toutes les solutions sont ouvertes, le coup d’Etat, la rue, ou un vide politique qui demain ou après-demain peut être dangereux pour le pays.
RFI