
Après des rumeurs de plus en plus insistantes sur l’imminence d’un changement de gouvernement dont même le chef serait partant à coup sûr, la montagne a finalement accouché d’un léger remaniement. Quatre ministres ont été défénestrés et un cinquième a vu sa chute amortie par un tremplin à la présidence. Pourquoi quatre ? Ont-ils été mauvais ? N’ont-ils pas réussi les missions pour lesquelles ils ont été nommés ? Ont-ils été jetés en pâture à une opinion publique friande de changements ? Et ceux qui les ont remplacés ? Sur quels critères ont-ils été choisis, si ce n’est les dosages tribalo-régionaux ? Feront-ils mieux que ceux qu’ils ont remplacés ? Réponse dans un an… lorsque l’heure du changement sonnera de nouveau et que les rumeurs commenceront à enfler sur l’inéluctabilité d’un énième remaniement ministériel. Notre pays est probablement le seul au monde où le choix des ministres ne répond à aucune logique. On peut bombarder un docteur en chimie ou un mécanicien de bateau ministre des Affaires islamiques. Du temps de Maaouya ould Taya, la fonction de ministre était tellement banalisée que certains étaient nommés pour un ou deux mois sans comprendre ce qui leur arrivait. On n’en est heureusement plus là mais il faut au moins laisser le temps à ces pauvres ministres de prendre leurs marques et ne leur demander des comptes qu’après. Un an, c’est juste suffisant pour commencer à mettre en œuvre le programme sur lequel a planché le ministre plusieurs mois depuis sa nomination. Une fois celui-ci renvoyé, on repart de zéro et le nouveau venu prendra le même chemin avant d’être remercié à son tour. Qui a dit que l’Histoire est un éternel recommencement ?
Ahmed ould Cheikh