M. hussein Deng, administrateur de Cadre d’Echanges Mauritanie (CERIM): ‘’Pourquoi ne pas rouvrir la Constitution s’il faut prendre en compte les aspirations du peuple?’’

17 September, 2025 - 11:18

Le Calame: Vous êtes administrateur de CERIM, une plate-forme de débats. Pourquoi avoir créé ce groupe ? Qui peut en être membres ?

Hussein Deng : Merci de l'occasion que vous m'offrez pour m'exprimer sur les questions d'actualité du pays. c'est le lieu pour moi de saluer à travers vous toute la presse qui fait de son mieux pour informer, contribuer à changer les mentalités pour une Mauritanie inclusive malgré les moyens dérisoires et les conditions difficiles de travail.

En 2018, nous avons créé le Cadre d'échanges RIM, nous avons voulu en faire une plate-forme d'échanges de haut niveau avec des membres qui peuvent apporter des idées novatrices dans le domaine du développement et du vivre ensemble. Il regroupe la crème de notre intelligentsia politique, économique, social avec tous les profils qui font aujourd'hui de CERIM un creuset de pensées et d'idées susceptibles d'être entendues au plus haut sommet de l'État. 

Ces membres sont issus de toutes les communautés et de toutes les tendances politiques et idéologiques composant la scène nationale. Durant l’organisation des élections régionales de 2018, plusieurs cadres de ce pays se sont joints pour créer ce Cadre d’échanges RIM pour les raisons suivantes :

A- Encourager les échanges entre les mauritaniens sur les problèmes du pays et du citoyen dans toute la franchise où la majorité présidentielle côtoie l’opposition radicale en passant par celle dite modérée.

B- Promouvoir une Mauritanie de droit, plus juste égalitaire et démocratique à travers la liberté d’expression, la démocratie pour une stabilité politique et sociale.

C- Contribuer positivement aux changements de mentalités et de comportements des citoyens pour plus de citoyenneté et de patriotisme.

D- Mieux suivre la marche du pays et du monde à travers l’invitation formulée aux acteurs publics, privés, politiques, élus, syndicaux par des exposés dans le groupe.

On voyait la nécessité d’un dialogue entre les communautés suite aux événements ‘89.  Un mal de vivre intellectuel qui prend de l’ampleur de plus en plus et qui mérite solution.

On dirait que les gens se regardaient en chiens de faïence…. 

Le membership (je crois) est que chacun y draine ceux qu’il pense convenir à un dialogue riche, salvateur, à l’air du temps des réseaux sociaux.

 

-Dans la perspective du dialogue en gestation, vous avez remis des propositions au coordonnateur du dialogue Moussa Fall. Pouvez-vous nous faire l’économie de vos propositions ?

 

-Effectivement au sein de CERIM, un groupe a travaillé sur les propositions à formuler au coordonnateur national, Moussa Fall. Il en est ressorti plusieurs pistes de réflexions dont entre autres :

 

1- Résolution définitive de l’esclavage et le passif humanitaire par des voies pacifiques,

2- La bonne gouvernance,

3- Développement économique avec un accent particulier sur l’emploi,

4- La cohésion nationale pour un meilleur vivre ensemble,

5-Sécurité alimentaire avec une meilleure gestion des ressources,

6- De meilleurs services sociaux de base,

7- Renforcement de la sécurité avec une justice plus indépendante,

8- Promouvoir une décentralisation qui va impacter économiquement sur la vie des citoyens,

 

- Dans le contexte actuel, à quoi pourrait servir un dialogue à la Mauritanie?

 

-En effet, un dialogue est à présent nécessaire pour dire à l’Etat la meilleure conduite a faire des affaires publiques.

La surdité doit s’interrompre face au péril qui pointe. Les haratines et les négro-africains bouillonnent partout en criant aux injustices et aux inégalités de chances devant l’Etat qui est seul garant.

Il faut écouter la vérité, pas le nationaliste partisan du suprémacisme ringard, trompeur et décadent. 

S’il faut rouvrir la constitution pour mieux prendre en considération les aspirations nouvelles de ce peuple, il faut le faire pour que les mauritaniens prennent enfin le train de la cohésion pour le développement durable et transformer ce pays en un havre de paix et de justice.

Son excellence le président Mohamed El Ghazouani a promis d’échanger sur tous les sujets sans tabou. Mieux, il a promis que les conclusions du dialogue seront appliquées.

Il faut se rappeler que dans beaucoup de pays aujourd’hui en péril, ce sont les problèmes non résolus qui se transforment en crise et finissent par perturber la quiétude d’un pays.

 

Propos recueillis par Dalay Lam