Madame Zeynebou mint Nagi, une gréviste de la SNIM, lance un appel pathétique. Son discours, en forme de lettre ouverte au président de la République, a été prononcé devant le public de Zouérate à l'occasion de la Journée de la Femme du 8 mars 2015. Cette dame fait partie des ouvriers licenciés « injustement », selon les délégués syndicaux.
Monsieur le Président, c’est en mon nom personnel et en ceux de tous mes camarades, femmes et hommes et, au-delà, au nom de toute la population de Zouérate, que je saisis l’occasion de la Journée de la Femme pour vous rappeler que nous avons toujours été à vos côtés. Dans les moments les plus difficiles, nous avons mobilisé toutes nos forces, pour vous aider à parvenir à la présidence de la Nation. Dieu sait que notre motivation était sincère. Nous voulions un homme fort et honnête derrière lequel se ranger, pour construire un avenir meilleur pour nos enfants et les générations futures.
Aujourd’hui, nous voilà confrontés à un vrai problème qui nous touche en premier, nous les femmes et mères de famille. Car, malheureusement, cette fête qui aurait dû être un évènement heureux, arrive au moment où, au lieu d’être célébrées et félicitées, nous sommes licenciées, sans autre forme de procès. Nous avons été licenciées parce que nous revendiquons nos droits les plus légitimes. Monsieur le Président, au nom des enfants, des hommes et de toute la population de cette ville, je vous demande de mobiliser tout votre pouvoir pour nous sortir de cette crise au plus vite.
Nous sommes, pour la plupart, des mères chefs de famille. Nous élevons des enfants, nous entretenons des parents et d’autres charges familiales, Al Hamdou lillahi. Nous espérons de tout cœur, que vous mettrez tout à l’œuvre pour nous rendre justice. Merci.
Zeynebou mint Nagi