
Le président de l’Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste (IRA), Biram Dah Abeid, a été convoqué par les autorités sénégalaises le 11 juillet, sur ordre du ministère de l’Intérieur, pour une audition liée à des accusations non précisées venant de Nouakchott, selon un communiqué de l’IRA-Mauritanie.
Le communiqué de presse de l’IRA souligne également que Biram a exprimé sa réticence à interférer dans la politique intérieure sénégalaise et a rappelé que les institutions mauritaniennes ont les moyens légaux de lever son immunité parlementaire si elles le souhaitent. Il a exhorté à ne pas utiliser la coopération bilatérale pour des motifs politiques : « Elles devraient s’abstenir de requérir le concours actif du Sénégal. »
Le communiqué de l’IRA condamne ce qu’il qualifie de « persécutions à l’étranger » menées par le régime mauritanien contre un adversaire non-violent. Il dénonce aussi les méthodes répressives répétées contre Biram, « séquestrations, condamnations, emprisonnements et chantage stériles », estimant que « la fin du régime est programmée, irrésistible, peu importe la manière ».
Le communiqué précise que cette convocation s’est déroulée parallèlement à celle de Samba Thiam, leader des Forces progressistes du changement (FPC), un autre membre de la coalition d’opposition mauritanienne. Samba Thiam a décliné l’invitation, tandis que Biram Dah Abeid a été sommé de se présenter seul, accompagné du directeur général de la police sénégalaise et du directeur de la DST, pour rencontrer le ministre de l’Intérieur sénégalais, le Général Jean-Baptiste Tine.
Selon toujours le même communiqué, Biram Dah Abeid a rappelé que le seul fait marquant de son séjour était l’inscription dans une école sénégalaise d’un jeune libéré de l’esclavage, Yarg, qui vient d’obtenir son baccalauréat, un symbole largement salué en Mauritanie et au-delà.
Cette convocation survient dans un contexte tendu où Biram et ses proches paieraient leur refus de participer au dialogue national organisé par le régime mauritanien. Le secrétaire général de l’IRA, Hamady Lehbouss, a récemment été limogé de son poste de chargé de mission au ministère de l'Education Nationale et de la Réforme de l'Enseignement pour avoir accueilli au Sénégal des militants abolitionnistes français.
Biram Dah Abeid a affirmé sa disponibilité et celle de sa famille à quitter le Sénégal si nécessaire, tout en condamnant les méthodes répressives du régime de Ghazouani dont il annonce la fin inévitable.