
Soyons-en convaincus : face au vieillissement de la population, la prise en charge des personnes âgées devient un enjeu majeur pour les familles, les professionnels de santé et les pouvoirs publics. Avec l’augmentation constante de l’espérance de vie, les personnes âgées représentent aujourd’hui une part croissante de la population. Si cette longévité est un progrès remarquable, elle soulève néanmoins de nombreux défis en matière de santé, d’accompagnement social et de dignité humaine. La question de la prise en charge des aînés se pose avec une acuité croissante, tant en milieu urbain que rural.
Un enjeu démographique sans précédent
Selon les dernières données de l’INSEE, plus de 20 % de la population française a désormais plus de 65 ans. En 2050, cette proportion pourrait dépasser les 30 %. Ce bouleversement démographique impose une adaptation rapide des structures de soin, mais aussi des mentalités. Il ne s’agit plus seulement de vivre plus longtemps, mais de vivre mieux.
À domicile ou en institution : un choix complexe
La majorité des personnes âgées souhaite vieillir chez elles. Pourtant le maintien à domicile reste conditionné à la disponibilité de services adaptés : aides-soignants, infirmiers, dispositifs de téléassistance, aménagement du logement… Bien que plus humain, ce modèle s’avère coûteux et exige une coordination fine entre les différents intervenants. Les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) accueillent aujourd’hui près de six cent mille personnes en France. Malgré les efforts de modernisation, nombre de ces structures souffrent encore de sous-effectifs, de manque de financement et de conditions de travail difficiles pour le personnel. La crise du Covid-19 a agi comme un révélateur des failles du système, suscitant une prise de conscience collective.
Une exigence de dignité et de respect
Au-delà des chiffres et des moyens, la prise en charge des personnes du troisième âge pose une question fondamentale : quelle place accordons-nous à nos aînés dans la société ? Trop souvent marginalisées, isolées, voire infantilisées, les personnes âgées ont besoin de reconnaissance, de lien social et de considération. Des initiatives voient le jour pour redonner du sens à la vieillesse. Villages seniors, maisons intergénérationnelles, programmes de bénévolat social, technologies de communication adaptées… Autant de pistes prometteuses pour replacer l’humain au cœur de l’accompagnement.
Vers un nouveau pacte social
Pour répondre efficacement à ce défi, une mobilisation collective est nécessaire. Les pouvoirs publics doivent investir dans la formation des aidants, revaloriser les métiers du grand âge et repenser le financement de la dépendance. Ordinairement en première ligne, les familles ont également besoin de soutien moral et d’assistance pour réussir ce défi. Et chez nous en Mauritanie ? Comment gérons-nous les aînés ?
Babacar Diop
Coach d’entreprise, chargé de cours
Katana d’Or 2024
Tél. : (+222) 48 71 88 90 et 38 71 88 90