
Depuis quelques semaines, la presse régionale et même internationale – RFI se chargeant d’en mettre une bonne couche… – fait ses choux gras du traitement par la Mauritanie de la question des immigrés. Et chacun y est allé de ses commentaires et médisances. Du jour au lendemain, notre pays, jadis terre d’accueil, se serait ainsi transformé, selon certains, en enfer pour les étrangers d’Afrique subsaharienne, désormais maltraités, frappés, délestés de leurs biens et expulsés sans ménagement dans d’horribles conditions. Pour d’autres non moins dépourvus de mauvaise foi, il serait devenu -contre monnaie sonnante et trébuchante, insistent-ils lourdement… – le gendarme de l’Europe, gardien des frontières de celle-ci et un pays où il ne fait plus bon vivre pour les candidats aux voyages. Qu’avons-nous donc fait pour mériter cette volée de bois vert ? Comme partout ailleurs dans le Monde, nous avons exigé des étrangers de se mettre en règle vis-à-vis de la loi. Ceux qui s’y sont conformés – et ils sont nombreux… – exercent leurs activités en toute quiétude. Par contre, ceux qui refusent de la respecter, considérant qu’ils ne sont là que de passage, prennent le risque de se faire expulser. Et, pour une fois, la Mauritanie s’est résignée à appliquer la loi dans toute sa rigueur face au flux incessant d’immigrés. Le résultat est là : elle se fait traiter de tous les noms. Certes, l’opération ne s’est peut-être pas déroulée partout dans les règles de l’art ; des débordements, probablement inévitables en ce genre de situations, ont été signalés et il restera à en punir les auteurs pour que ceux-là ne se reproduisent plus. Mais qu’on se le dise : la construction d’un État de droit passe bel et bien par un contrôle rigoureux de son territoire et de tous ceux qui y pénètrent, même seulement pour le traverser. Cela ne remet certainement pas en cause notre nature hospitalière et RFI aurait bon ton de le rappeler à tous ceux qui en doutent… Un petit reportage sur place, peut-être ? En toute bonne foi ?
Ahmed ould Cheikh