Les gouvernements mauritaniens ayant succédé à celui d’Ould Taya ont tous nié, excepté celui de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, l’existence de réfugiés mauritaniens au Mali et donc leur rapatriement dans leur pays natal, comme ceux qui vivaient au Sénégal. La décision prise par le gouvernement malien d’octroyer, ce 5 mars des papiers d’état civil pour ceux qui sont nés sur son sol, depuis 26 ans vient, une fois de plus démontrer aux yeux de l’opinion nationale et internationale la réalité de ce fait. Selon le journal malien l’Indépendant, repris par le site maliweb.net, et cridem.org ce mercredi 4 mars, ils sont 12.898 Mauritaniens expulsés vers ce pays voisin en 1989 ; ils mettront au monde 7807 descendants. L’histoire est-elle en train de bégayer ? En effet, cette décision du gouvernement malien intervenant quelques jours après la sortie malheureuse d’un ancien sénateur de la République, jugé proche du président de la République vient prouver également que le gouvernement mauritanien ne fait aucun effort pour ramener ses citoyens dans leur pays. Il a même déclaré la clôture du dossier dit « Passif humanitaire ». Le refus des pouvoirs publics de rapatrier ces réfugiés n’accrédite-t-elle pas, d’une certaine façon la thèse de certaines organisations de réfugiés, de rapatriés et de partis politiques selon laquelle les autorités mauritaniennes voudraient, en expulsant des milliers de négro-mauritaniens vers le Sénégal et le Mali « dénégrifier» le pays?
A l’heure où les pouvoirs publics claironnent sur tous les toits le thème de l’unité nationale, la décision du gouvernement malien rappelle au gouvernement mauritanien, à son opposition et à l’opinion mauritanienne que des mauritaniens continuent à vivre hors de leur pays par la volonté de leurs gouvernants. Une pièce à verser dans le dossier du dialogue.
Des nombreux domaines où l’anarchie règne en maître à Nouakchott, c’est sans conteste le foncier qui tient le haut du pavé. Tout le monde a encore en mémoire la célèbre « poche 10 », située à la jonction entre Tevragh Zeïna et Teyarett, que l’État rasa il y a quelques années.