
Arrivés comme prévu à l’aéroport de Las Palmas, le vendredi 7 Mars, pour prendre le vol de la Mauritania Airlines à destination de Nouakchott, les passagers qui avaient libéré leurs chambres d’hôtel et épuisé leurs frais de séjour ont eu la désagréable surprise de se voir notifier que l’avion qui devait les transporter n’arriverait que dimanche. En vertu des lois qui régissent le transport aérien, ils auraient dû être pris en charge par la compagnie, logés, nourris jusqu’à leur départ et même indemnisés. Mais notre compagnie nationale semble ignorer ou refuse d’appliquer ces textes. Les passagers n’auront même pas droit à un mot d’excuse. Et ce n’est pas la première fois. La MAI a sans doute la politique commerciale la plus pourrie de tout l’Univers.
Et que dire de sa gestion ? Comment une compagnie qui dispose de six avions (dont quatre dans un état presque neuf, deux Boeings et deux Embraers) peut-elle se retrouver du jour au lendemain sans aucun aéronef en mesure de voler ? « Gouverner, c’est prévoir », dit-on. Pourquoi n’a-t-elle pas prévu que les avions totalisant un certain nombre très précis d’heures de vol doivent nécessairement aller en révision ? N’a-t-elle pas les moyens de faire face à ces charges ? Où vont les milliards qu’elle encaisse ? Sa situation serait devenue, dit-on, si proche du coma qu’elle navigue désormais à vue, vivant au jour le jour d’expédients et se contentant de louer des avions pour assurer ses dessertes. Elle a pourtant tout pour réussir : des avions qui lui appartiennent et qui ne lui ont rien coûté, des lignes rentables et un personnel qualifié… mais il lui manque l’essentiel : un pilote.
Ahmed ould Cheikh