Le Wali de Nouakchott Sud, M. M’Rabih Rabou Abidine a effectué, ce jeudi matin, une visite dans quelques établissements des Moughataa de Arafat et de Ryad. Accompagné du directeur régional, Mohamed Saleck Ould Taleb, le Wali s’est arrêté au lycée d’Arafat I, à l’école Touveila, à l’école Tarhil 7 et au lycée de Ryad. Le Wali a également effectué un arrêt au niveau de la direction régionale. " Cette visite a pour but de faire constater par le Wali les difficultés que connaissent certains établissements afin de nous aider à trouver des solutions appropriées", a indiqué Med Saleck Ould Taleb, DREN de Nouakchott sud. Pour cela, le Wali s’est enquis partout où il s’est arrêté de la situation du personnel, des aspects pédagogiques, des problèmes des infrastructures. Le Wali qui n’hésite pas à jeter un coup sur les cahiers de préparations ou ce qui en tient lieu, sur les ordinateurs des chefs de services à la DREN pose beaucoup de questions sur les conditions de travail.
Si l’école Touveila, construite par des chinois à quelques encablures de la direction régionale constitue un joyau, une exception, avec ses 300 élèves confortablement assis, à deux par table, fait rare aujourd’hui dans les établissements scolaires et 13 enseignants, le Wali a déploré l’état de l’école de Tarhil 7 où des élèves se serrent à près de 140 par classe, dans des baraques. Construite en 2012 lors du recasement des populations de Tarhil, cette école compte 558 élèves répartis dans six divisions pédagogiques. Surpris et étonné de voir au niveau de la capitale des écoles de ce genre, le Wali a promis de ne ménager aucun effort pour que ce quartier pauvre puisse être doté d’une école digne de ce nom.
Parmi les autres problèmes soulevés, on note le déficit en établissements et en lycées, le manque d’outils pédagogiques, des retards d’enseignants, l’ensablement de certains établissements…. La wilaya du sud ne compte que 23 établissements secondaires dont 4 lycées. Deux à Arafat, 1 à Ryad et 1 à El Mina. Une situation qui pousse nombre d’enfants à transférer à la capitale ou à abandonner l’école. Des extensions et des réhabilitations sont aussi annoncées.
En direction de l’année de l’éducation décrétée par le gouvernement au titre de 2015, M’Rabih Rabou Abidine a déclaré que les moyens substantiels seront débloqués par les pouvoirs publics pour sa réussite ; il a ensuite invité les enseignants à jouer pleinement leur partition, aux parents d’assumer pleinement leur rôle. « Sans une bonne éducation, pas d’avenir pour un pays », a fait remarquer le Wali. Le Wali de Nouakchott sud qui a encouragé le directeur régional pour l’important travail d’encadrement qu’il mène avec son équipe a également demandé la confection d’un plan d’action régionale qui sera, assure-t-il, suivi et exécuté avec rigueur, la rédaction d’un rapport sanctionnant cette visite afin de suivre les engagements pris. L’objectif pour le Wali est d’instaurer une politique de sanction et de récompense. Des réunions associant tous les partenaires de l'école se tiendront régulièrement au niveau de la Wilaya pour suivre le travail de l’école, promet M'Rabih Rabou.
Le DREN de Nouakchott III se bat comme un beau diable pour redynamiser l’école dans sa circonscription ; un gros challenge dans un pays où personne ne fait 50% de ce qu’on attend de lui.
Au terme de la visite du Wali, le directeur régional de l’éducation s’est dit très satisfait de la disponibilité exprimée par le Wali pour accompagner les efforts de la DREN, nous pouvons compter donc sur, non seulement un administrateur, mais aussi un partenaire pour réussir l’année 2015, année de l’éducation.
Port de la tenue de travail exigée
A l’endroit d’un inspecteur de l’enseignement qui s’adressait au DREN, le Wali lui a coupé sèchement la parole: mets-toi désormais en tenue de travail. Et de se tourner vers le DREN, faites-moi une circulaire rappelant le port de tenue de travail durant les jours ouvrables, j’y veillerai personnellement. Désormais donc, les enseignants se tiennent pour dit, le port de tenues de travail dans les bureaux, exigé par le gouvernement depuis longtemps semble avoir été oublié ou négligé dans certains secteurs. Espérons que cette mesure sera suivie au niveau de tous les secteurs.
Un poste de police promis aux populations de Tarhil 7.
Profitant du passage de son passage à l’école Tarhil 7, un groupe de femmes, en majorité des parentes d’élèves ont interpelé le Wali de la Région sur nombre de problèmes qu’elles rencontrent quotidiennement. Il s’agit en vrac des problèmes d’eau, de transport, d’approvisionnement et surtout de sécurité. « Nous n’avons ni eau, ni électricité alors qu’un câble de la Somelec passe par-dessus nos têtes, si quelqu’un tombe malade la nuit, il ne peut trouver un moyen de transport pour se faire évacuer, plus grave, les voleurs nous arrachent nos biens en plein jour. Résultat: il n’y a pas de boutiques de vente en détail, pour s’acheter un produit, il faut se déplacer vers la rue Dimi», a expliqué au Wali l’une des femmes. "Dites- nous si nous sommes des citoyens ou non de cette République", s’est exclamée une autre.
Face à cette situation, le Wali a promis l’installation dans ce quartier d’un poste de police dès ce jeudi, après-midi, d’un bassin pour l’approvisionnement en eau et la construction de l’école en béton en vue de débarrasser l’école de ses baraques. Des promesses que les populations ont bien accueillies et attendent de voir se concrétiser.
Au cours de sa visite, le Wali était accompagné des Hakems d’Arafat et de Ryad.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !