L’épopée de Samba Guéladio inscrite au Patrimoine de l’Humanité de l’UNESCO
L’épopée de Samba Guéladio Diégui a été inscrite sur la liste représentative du Patrimoine culturel immatériel de l’Humanité de l’UNESCO lors de la 19ème session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel, qui s’est tenue au Paraguay du 2 au 7 Décembre. L’épopée de Samba Guéladio Diégui est un symbole important pour les Mauritaniens, ainsi qu’une manifestation de leur cohésion sociale et culturelle dans sa dimension historique.
Cette épopée est le deuxième élément inscrit par la Mauritanie en moins d’un an, après la Mahadra en 2023. Dans un communiqué, le Ministère de la Culture, des Arts, de la Communication et des Relations avec le Parlement (MCACRP) indique que ces deux mentions illustrent « la détermination des autorités mauritaniennes à préserver et promouvoir leur patrimoine culturel, tout en œuvrant à sa reconnaissance universelle ». Ledit ministère précise que l’épopée de Samba Guéladio incarne la cohésion sociale et culturelle mauritanienne et renforce la position de la Mauritanie dans le monde culturel. Il s’agit d’une légende où le héros, Samba Guéladio, héritier légitime du trône, en est écarté par son oncle. Pour reconquérir celui-là, Samba noue des alliances partout où il passe. Après avoir tué un monstre qui empêchait les Maures de puiser de l’eau dans la rivière, il récupère ainsi leur bétail auprès d’un roi voleur et le leur restitue. En récompense, les Maures fournissent à Samba Guéladio les soldats dont il a besoin pour reprendre son trône. À la fin de la bataille, le héros affronte seul son oncle dans un combat d’égal à égal. Il parvient à le vaincre mais s’abstient de le tuer.
Largement diffusée et acceptée comme partie intégrante de l’histoire et de la mythologie du Fouta Toro, elle est transmise au moyen de contes et de chants, lors d’événements de la Communauté tels que les mariages, les naissances et autres rassemblements culturels. Elle est aussi déclamée par les griots dans un style poétique accompagné de musique. Ce folklore populaire permet aux jeunes de découvrir l’histoire de la région et leur inculque des idéaux tels que la générosité, la persévérance et le courage. Rappelant ces valeurs ancestrales, l’épopée de Samba Guéladio est également considérée comme une célébration de l’alliance interethnique fondée sur le respect mutuel.
Le Conseil constitutionnel déboute la défense d’Ould Abdel Aziz
Le Conseil constitutionnel a rejeté le recours déposé par la défense de l’ancien président mauritanien Mohamed ould Abdel Aziz contre deux paragraphes de la loi anti-corruption. « Le premier paragraphe contesté n’est pas contraire à la Constitution », affirme la décision rendue par le Conseil jeudi soir, « il ne la viole pas plus qu’il n’entre en conflit avec les droits et libertés accordés au Président par l’article 93 de Celle-là.
Le texte du paragraphe dans lequel la défense de l'ex-Président a été contestée définit un agent public comme « toute personne civile ou militaire qui occupe une fonction législative, exécutive, administrative ou judiciaire, qu'elle soit nommée ou élue, permanente ou temporaire, rémunérée ou non, quel que soit son grade ou son grade ». Sur le bien-fondé de sa décision n°09/2024, le Conseil a précisé que « l'agent public au sens de la loi anti-corruption comprend tous ceux qui assurent un service public à l'État, y compris le président de la République, et la matière ne se limite pas à la notion d'agent de l'État mentionnée dans la loi 09-93 du 18 Janvier 1993 ». Le Conseil a ajouté que « supprimer le paragraphe « B 1 » de l'article 2 de la loi anti-corruption et le déclarer violation de la Constitution signifie vider le reste des textes de cette loi de tout contenu ou sens car cela signifie, entre autres, que celle-ci ne s'applique pas à tous les acteurs de la hiérarchie des autorités, ce qui constitue une violation flagrante de la loi. »
Le Conseil constitutionnel note encore dans le texte de sa décision que « l'intérêt public du pays, qui a nécessité la promulgation de la loi anti-corruption, exige que chacun soit tenu pour responsable des délits liés à la corruption ». Et d’ajouter : « la protection accordée au président de la République dans l'exercice de ses fonctions en vertu de l'article 93 de la Constitution n'est pas affectée par ce qui est énoncé dans le paragraphe poignardant ».
Rappelons ici que la Chambre criminelle de la Cour d'appel de Nouakchott avait suspendu ses séances dans la soirée du 13 Novembre dernier, quelques heures après leur début, après avoir été informée par la défense de l’ex-Président l'intention de son client de faire appel devant le Conseil constitutionnel de l'inconstitutionnalité de l’article 2 de la loi anti-corruption. Le 27 Novembre, le conseil de défense avait déposé son recours devant le Conseil constitutionnel et c’est donc moins de dix jours plus tard que celui-ci a tenu sa délibération, à l'issue de laquelle il a rendu sa décision de rejeter le recours.
Gel ou fermeture des comptes d’une trentaine d’entreprises publiques en Mauritanie
La Direction Générale des Impôts (DGI) a procédé au gel ou à la fermeture des comptes bancaires d’environ trente entreprises publiques en Mauritanie, en raison de manquements ou d’irrégularités dans le règlement de leurs dossiers fiscaux. Selon une source proche du dossier, citée par l’Agence Al-Akhbar, des instructions ont été envoyées aux banques pour geler ou fermer ces comptes. Parmi les entreprises concernées figurent notamment la chaîne de télévision nationale « Al Mouritaniya » et l’Etablissement des Travaux d’Entretien Routier (ETER), ainsi que d’autres institutions publiques. Cette mesure s’inscrit, signale-t-on, dans « le cadre des efforts des autorités à renforcer la discipline fiscale et assurer la conformité des entités publiques aux obligations en matière d'impôts ».