Depuis quelques jours, une affaire secoue la Toile. Tout a commencé lorsque, dans l’émission « Salon de la presse » sur la chaine TTV, Hanevy ould Dahah évoqua le marché de réhabilitation du principal quai du port de Nouadhibou, attribué à un groupement composé de deux sociétés ; l’une mauritanienne et l’autre turque. Selon Hanevy, les travaux auraient été mal exécutés, menaçant dangereusement cette installation vitale par laquelle transitent tant de marchandises, import ou export. Et notre confrère de s’en inquiéter doublement puisque ledit groupement aurait déjà perçu près de 80% du montant alloué à sa tâche. Levée de boucliers des sociétés attributaires qui menacent de traîner le journaliste en justice… Mais voilà que le port de Nouadhibou annule le marché – histoire de donner raison à TTV ? – et menace de mobiliser la caution de garantie d’un milliard huit cents millions MRO, délivrée par la GBM au profit du duo turco-mauritanien. La banque refuse à juste titre de s’exécuter, considérant que les délais du marché sont dépassés. Après l’expiration d’un contrat, argumente-t-elle, les cautions n’ont plus de raison d’être et deviennent donc sans objet.
Exposée, rappelons-le ici, à l’ire d’Ould Abdel Aziz qui voulait la couler, la GBM était devenue le punching-ball préféré de tous ceux qui voulaient se rapprocher du régime de celui-ci et l’exil de Bouamatou les avait confortés dans l’idée qu’ils avaient les mains libres. Mais la banque, très à cheval sur la réglementation, réussit à survivre et a prouvé, du coup, sa solidité financière. Ni les interventions en haut lieu, ni les tentatives de certains débiteurs essayant de fuir leurs dettes en utilisant des prête-noms, oubliant que la responsabilité juridique ne se délègue pas, n’ont pas empêché la GBM de rester à la hauteur de ses charges, que ce soit en matière de crédit, d’engagement ou de recouvrement de créances. Et ce n’est pas une caution, quel qu’en soit le montant, qui la fera dévier de cette ligne de conduite.
Ahmed ould Cheikh