Sous la sage direction de Son Excellence le président de la République, Mohamed ould Cheikh El Ghazouani, notre pays s'est engagé à faire du développement durable un projet de société intégré, via trois trains principaux de mesures : construction de bases solides pour le développement économique, amélioration des conditions sociales, préservation et enrichissement de l’environnement. En 2019, une ébauche de stratégie nationale de développement durable fut ainsi présentée en conseil des ministres. Elle visait à réaliser la transition progressive de notre pays vers une économie verte et inclusive à l'horizon 2030.
Cinq ans après son adoption et sa mise en œuvre, conformément aux orientations du président de la République qui a chargé l'autorité gouvernementale en charge de l'environnement de l'évaluer et de travailler à sa mise à jour, elle s’est rendue compatible avec les normes nationales et internationales, comme l’Agenda de développement des Nations Unies à l’horizon 2030 et ses dix-sept objectifs, le nouveau modèle de développement de la Mauritanie, l’Accord de Paris sur le climat, etc.
Une approche participative a été adoptée à travers des consultations publiques afin d'actualiser cette stratégie nationale et de permettre à chacun de contribuer à son élaboration. Des rencontres ont eu lieu avec les secrétaires généraux et les hauts responsables ministériels, le Secteur privé et la Société civile, tandis que des débats régionaux étaient organisés afin d'intégrer la dimension locale dans ce processus global. Cette démarche a permis de s'accorder sur la vision à réaliser à l'horizon 2030 et d’identifier les défis et les obstacles en la matière. Deux piliers fondamentaux ont été adoptés pour atteindre la durabilité souhaitée : une gouvernance soutenue, participative et globale ; des citoyens conscients, engagés et constamment motivés.
De nombreux défis
Vitale, l’activité économique joue un rôle majeur dans la réalisation du développement durable et l'amélioration de la qualité de vie des citoyens. Mais notre pays est confronté à des défis majeurs qui nécessitent un effort global et des stratégies avancées pour les surmonter. Le défi du chômage constitue l’un des plus grands défis économiques, notamment chez les jeunes. Pour résoudre ce problème, il faut améliorer les opportunités d’emploi et encourager les investissements dans les secteurs susceptibles de produire des emplois. La transformation numérique accélérée que connaît actuellement le Monde en est un autre. Le gouvernement doit renforcer les infrastructures numériques et encourager l’adoption de technologies en divers secteurs afin d’améliorer la productivité et d’élargir la base commerciale.
L'économie dépend fortement de secteurs spécifiques tels que l'agriculture et l'industrie, ce qui la rend vulnérable aux fluctuations mondiales. Sa diversification doit être encouragée en développant de nouveaux secteurs et en stimulant l’innovation et l’entrepreneuriat. Ces défis économiques comprennent également des aspects sociaux, tels que la pauvreté et les inégalités. Pour parvenir au développement durable, il faut se concentrer sur l’amélioration des conditions de vie et offrir des opportunités à tous les segments de la société. Tous ces défis nécessitent des réformes structurelles, notamment l'amélioration de l'environnement des affaires, la facilitation des investissements et le renforcement de la transparence.
Perspectives d'avenir
Malgré ces défis, notre pays a des perspectives d’avenir prometteuses. Des progrès peuvent être réalisés en se concentrant sur la diversification de l’économie, le développement de la technologie, la promotion de l’innovation, l’amélioration de l’éducation et de la formation professionnelle. En tant que pays diversifié et culturellement riche, il peut devenir un leader dans la réalisation du développement durable, grâce à la coopération entre les secteurs public et privé et au renforcement du rôle des initiatives communautaires.
Le progrès économique ne peut être réalisé sans investissements dans l’éducation et la formation. Des programmes d'enseignement supérieur doivent être développés pour répondre aux besoins d'un marché du travail en évolution et améliorer les compétences de chacun. Encourager l’entrepreneuriat en soutenant les innovateurs et les startups est un élément essentiel pour parvenir à la diversification de l’économie mauritanienne. Il faut construire un environnement encourageant et faciliter l'accès au financement pour les initiatives entrepreneuriales. Promouvoir l’accès aux services financiers pour les segments non bancarisés de la population joue un rôle important dans la promotion de l’inclusion financière et la stimulation de la croissance économique. L'amélioration des infrastructures – transports, énergie et communications – améliore l'efficacité économique et fera de la Mauritanie un lieu plus attractif pour les investissements.
Relever les défis environnementaux nécessite de renforcer la durabilité dans tous les secteurs. L'utilisation durable des ressources et l'adoption de pratiques respectueuses de l'environnement doivent être encouragées. Réaliser des progrès nécessite d’activer la coopération régionale et internationale, que ce soit dans le domaine du commerce, de la technologie ou des échanges culturels, pour renforcer l’intégration économique et l’échange de connaissances. Les investissements dans la recherche et le développement doivent être renforcés pour favoriser l’innovation et développer des industries avancées qui contribueront à améliorer la compétitivité de la Mauritanie sur la scène internationale.
Tout ceci forme des opportunités pour envisager l’avenir avec optimisme car notre pays a la volonté et les capacités pour parvenir à un développement durable et améliorer la qualité de vie de ses citoyens. La réalisation de cette vision nécessite une coopération continue entre le gouvernement, le secteur privé et la société civile pour parvenir à un équilibre entre les dimensions économique, sociale et environnementale.
Il faut améliorer l’enseignement technique et la formation professionnelle pour permettre aux jeunes d’acquérir les compétences dont ils ont besoin sur le marché du travail. Les programmes éducatifs doivent répondre aux besoins de celui-ci et encourager les spécialisations en demande. La recherche scientifique est par ailleurs considérée comme un axe essentiel pour développer les connaissances et promouvoir le progrès. Il faut accroître les investissements dans les projets de recherche, encourager les universités et les instituts de recherche à innover et découvrir. On développera en ce sens des programmes académiques avancés répondant aux besoins du marché et encourageant la recherche et l’innovation. Ces programmes peuvent contribuer à qualifier des cadres qualifiés pour apporter des contributions tangibles en divers domaines.
La coopération entre les établissements d'enseignement et les entreprises privées améliore la compréhension des besoins et garantit que la formation et la recherche soient mieux orientées vers les exigences du marché du travail. Réaliser l’innovation nécessite bien évidemment de fournir le financement nécessaire aux projets de recherche. L'accès à celui-ci doit être facilité et les partenariats public-privé encouragés pour financer ces projets. Stimuler une culture de l’innovation dans la société et dans le secteur public peut contribuer à renforcer la recherche et le développement. Cela peut être réalisé en encourageant les concours et les initiatives qui promeuvent de nouvelles idées.
L’orientation stratégique de la recherche vers la résolution des problèmes et défis nationaux peut contribuer à promouvoir le développement durable et à réaliser le progrès économique. L'amélioration de la qualité de la formation et de la recherche constitue une base essentielle pour parvenir au développement durable et améliorer l'excellence économique. Il s'agit d'un effort conjoint qui nécessite une coopération efficace entre le gouvernement, les établissements d'enseignement et le secteur privé.
En résumé
Notre pays a axé son programme de réformes sur une amélioration du capital humain, une réduction des disparités, un renforcement de la résilience et la production d’emplois dans le secteur privé. Cet engagement, qui a fait l’objet de consultations avec celui-ci, les autorités, la Société civile et les autres partenaires de développement, vise à soutenir une transformation économique et sociale plus inclusive et durable. Grâce à des réformes et des investissements importants, notre pays a réalisé, au cours de la dernière décennie, des progrès majeurs dans l’amélioration des infrastructures ; en particulier dans l’accès à l’énergie, la stimulation d’une forte croissance et la lutte contre la pauvreté. Il s’agit, selon moi, de rétablir la confiance entre les citoyens et l’État autour d’un nouveau contrat social, éliminer les goulots d’étranglement qui empêchent les entreprises de produire plus d’emplois et de meilleure qualité, renforcer le capital humain, autonomiser les femmes, aider tous nos jeunes, garçons et filles, à atteindre leur plein potentiel, tout en renforçant la résilience des villes et des zones rurales pour s’adapter et atténuer les chocs climatiques.
Cheikh Ahmed ould Mohamed
Ingénieur
Chef du service Études et développement
Établissement portuaire de la Baie du repos (Nouadhibou)