Le fou délogé de sa gazra
Dans les colonnes de nos éditions passées, nous évoquions un aliéné mental qui avait squatté une grande partie du trottoir de l'axe principal « Route de l'espoir », au quartier « Virage Ould Greïmich » de Tin Soueïlim. Souffrant de troubles psychiques importants, cet ancien soldat appelé Mamine avait construit sa « loge » devant un parc de jeux d'enfants, à côté de l'agence BMCI, avec des bidons vides et des sacs d'immondices, bloquant le passage des piétons et menaçant quiconque s'en approchait. Armé d’un gros gourdin, il fonçait sur tout celui ou celle qui s’y hasardait. Le propriétaire du parc s’était exténué en vain à tenter de lui faire évacuer les lieux, tout comme les riverains à porter plainte auprès de la police qui refusait systématiquement d'intervenir, arguant que ce cas ne relevait pas de sa compétence mais plutôt de celle de la protection civile...
La semaine passée, les techniciens de la compagnie chargée du bitumage de la route se sont à leur tour présentés et Mamine s’est aussitôt dressé, gourdin en main. « Qui s'approche sera tué ! », hurla-t-il. Les employés ont alors rebroussé chemin pour informer leur hiérarchie. Et voilà bientôt le hakem qui s’annonce, accompagné de quelques agents de la Garde et de la police ! « Vide les lieux ! », ordonne-t-il. « Je vais tous vous tuer ! », répond le fou en brandissant son bâton. On demande du renfort et quelques éléments de la protection civile arrivent…
L'un des gardiens de la BMCI qui connaît le forcené est alors chargé de parlementer avec lui. « Mamine, viens, s'il te plaît ! Ces gens ne te veulent pas de mal. Quand le bitumage sera terminé, ils te laisseront revenir à ta place. – Pas question ! Je ne quitterai jamais mon chez moi, j’y suis depuis six ans et n’en sortirai pas ! » C’est maintenant l’armée qu’on sollicite ! Une énorme foule de badauds s'est rassemblée bloquant la circulation, on se concerte pour éviter une confrontation tragique avec le débile manifestement prêt au pire. Au final, ce sont les éléments de la protection civile qui vont réussir à l’amadouer. Il les écoute, dépose son gourdin et les accompagne, au grand soulagement des habitants du quartier. Le voilà gentiment embarqué dans une ambulance qui démarre, sirène hurlante, et disparaît. Les techniciens de surface détruisent son squat et remplissent une benne de toutes les immondices qui le constituaient. La voie est désormais libre devant le parc des enfants, les gens vont et viennent sans problème. Allahou Akbar !
Les bandes du matin reviennent !
Certaines bandes de malfaiteurs, nous l’avons plusieurs relaté, n'opèrent qu'au petit matin. Elles ne se déplacent qu’en voiture et ne ciblent que les boutiques où ne se tient qu’une seule personne. Le véhicule s'arrête et l'un des lascars en descend pour vérifier si le boutiquier est bien seul. Le cas échéant, un petit signe suffit pour que ses complices le rejoignent, poignards ou machettes en main. Et hop ! Voilà le pauvre commerçant délesté du maximum possible. Ainsi sévissaient les bandes du fameux « Maradonna » et de « Saoudi », l'ex-garde...
Scénario un peu différent en ce dimanche 27, vers 8 h au quartier« Clinique Nejah » du Carrefour. Un boutiquier à peine réveillé somnole devant son échoppe. Il n’a pas remarqué l’entrée par une autre porte du jeune homme qui l’interpelle maintenant depuis l’intérieur. « Je voulais juste un paquet de cigarettes ! » lui lance celui-ci. Le boutiquier entre pour le servir, passe derrière son comptoir et c’est alors que le loustic prend ses jambes à son cou ! Il ne faudra que quelques dizaines de secondes au pauvre commerçant pour découvrir que son tiroir a été vidé et que son téléphone qu’il avait laissé en charge a également disparu. Et de se ruer dehors à la poursuite du voleur ! Peine perdue, celui-ci est déjà à bord d'une Mercédès 190 blanche qui démarre sur les chapeaux de roues…
Le voleur et la chèvre
Au quartier Tarhil, le vol de bétail est routinier. Chaque jour connaît son lot de chèvres, moutons, brebis ou cabris disparus. En général, l’œuvre de voyous opérant à bord de voitures volées. Il y a quelques jours, on suspecte qu'un de ces voleurs sévit au quartier Hayat Jedida. À chaque fois, une seule tête de bétail qu’il emmène corde au cou. On décide alors de lui tendre un piège… Et ça marche ! Mais ce n’est pas un jeune, un vieil homme plutôt qui va malheureusement en voir de toutes les couleurs dans les mains de la foule… Après avoir été rudement molesté, le voilà attaché, mains liées au dos, à la chèvre qu’il avait voulu subtiliser… et en route pour le commissariat de police le plus proche ! Toute la scène a été filmée et publiée sur les réseaux sociaux. On se souvient ici que le fameux Mohamed ould Sidi, alias « Dhib » et grand professionnel de ce type de vol, avait par se retirer à la badiya, regrettant ses méfaits.
Mosy