Meurtre au restaurant
Fatimetou dite Akhbarha mint El Waled ould Sleïman est une jeune fille originaire de M'bout et native de Kobenni. Comme tant d’enfants de familles démunies, elle n'a pas eu la chance de poursuivre ses études et s’est rendue l’an dernier à Nouakchott pour se faire embaucher en tant qu’employée d'un restaurant à Tevragh Zeïna. Une jeune travailleuse sans problèmes qui rentrait tous les soirs au domicile de sa famille. Mais pas en ce 10 Octobre où, sachant ledit restaurant fermé, les siens ont passé la nuit à la rechercher en vain, avant de se résigner à signaler sa disparition à la police.
Celle-ci se rend au petit matin à l'ouverture du restaurant… pour y découvrir à l’intérieur le cadavre de la pauvre femme ! Après le constat des autorités, on interroge les employés du lieu et le patron ne tarde pas à se déclarer l'auteur du meurtre. « Fatimatou a tenté de me voler », se justifie-t-il, « nous nous sommes bagarrés et c’est dans cette rixe que je l’ai involontairement tuée. » Mais voilà que le frère de la victime révèle que sa sœur entretenait un lien avec son employeur et la découverte du voile et du téléphone de celle-ci dans la chambre du meurtrier conforte cette affirmation. De quoi flairer du louche en cette affaire et la police accepte de reprendre l’enquête à la demande de la famille soucieuse de blanchir la mémoire de la défunte. À ce jour, le patron du restaurant est toujours en garde-à-vue au commissariat Tevragh Zeïna 2.
Dix policiers en taule
La Direction de la surveillance du territoire (DST) est une section de la police nationale chargée de veiller sur l'immigration et la gestion des ressortissants étrangers sur le sol national. Généralement triés sur le volet, ses agents surveillent les entrées et sorties des allogènes, expulsant si nécessaire ceux d’entre eux reconnus en situation irrégulière. C’est alors à la plus proche frontière (Rosso) qu’ils les déposent... Tout dernièrement, la police a constaté que certains étrangers précédemment expulsés se retrouvaient à Nouakchott. Une enquête a donc été ouverte et il s'est avéré qu'une dizaine de policiers avait établi une filière lucrative aidant à l'immigration clandestine. Lesdits contrebandiers été déférés au Parquet et écroués.
Les nantis de la prison
En taule, il y a toujours eu des bagnards qui commandaient aux autres. On les appelle chefs de cour ou barons de prison. Ce sont en général de grands récidivistes craints par le commun des prisonniers et parfois même par ceux qui les gardent... Véritable roi dans sa cour, chacun saisit tout argent ou marchandise exhibée par leurs compagnons d’infortune qui sont tous tenus à son service. Patrons de boutiques ou de commerces, à l’intérieur de la prison et même à l’extérieur, via des comparses, ils gèrent leurs affaires à leur guise et leur cellule est à l’ordinaire bien équipée. Ils sont servis en marchandises diverses – même en poudre blanche, parfois – au nez et à la barbe des gardes qui sont en bons termes avec eux... Ahmed "Kalach" le sanguinaire, Abdallahi Lekhal, Ely Lahmar ou Van Dam font partie de ces « privilégiés ».
Mosy