Moi, je suis un « vocateur » auteur de beaucoup de vocaux. Et, alors que je pensais bien parloter, un verbe qui rime bien avec ergoter, voilà curieusement qu’un ami grand farceur m'a dit textuellement : « heureusement que les autorités n'enferment pas ceux qui racontent n'importe quoi ! » Oui, heureusement. Sans quoi même mon cher ami irait avec moi en taule puisque lui aussi dit non seulement n'importe quoi mais aussi l'écrit. Heureusement que notre administration n'est ni un État voyou ni un État sautant sur la « tête des arbres ». Heureusement ! Sinon, qui échapperait à la prison ? Peut-être le Président. Et personne d'autre. Moi qui raconte n'importe quoi, toi qui écris n'importe quoi, lui qui nous ramène aux temps de nos marabouts, de notre tribu, de nos cousins, de notre région... de nos influenceurs, journalistes, Tik-tokeurs de tous milieux. Maintenant, pour cette histoire d'argent dont parle tout le monde – cet argent que tout le monde adore, même les présidents, les premières dames, les ministres, les directeurs, les marabouts, leurs talibés, leurs troubadours et énergumènes en tout genre ; chez nous, les Beïdanes-Hratines, on dit que « l'argent n'est pas un nourrisson de la haine ». Ailleurs on vous dira qu'il n'a pas d'odeur. L'essentiel est d'en avoir pour son grade. Drogues, vins, fusils, on s’en fout : l’essentiel est que les milliards arrivent. Hé ! C’est la destination qui compte, pas la provenance ! Que tu sois fils de marabout ou de grande tente, ce n'est pas important. Naguère, les petits larcins, les petits sniffeurs, les petits délinquants n’appartenaient qu’à certains milieux. Aujourd’hui, la délinquance économique et financière s’est démocratisée. C'est le changement climatique de la criminalité et de la malversation : sans argent, rien ne va ; pour, l'argent tout est permis ! Salut.
Sneiba El Kory