Comme à son habitude, le député-maire de Nouadhibou, monsieur Ghassem Bellaly, a été tout simplement remarquable lors de son intervention à l'Assemblée nationale, lors du discours-programme du Premier ministre. Souhaitons que cette intervention soit entendue et écoutée par le premier décideur de notre pays. Notre ville est depuis fort longtemps prisonnière de lobbies mal intentionnés qui n'ont d'autres soucis que celui de se remplir les poches. Rien ne marche dans notre cité devenue cosmopolite et où tous nos compatriotes se rejoignent en quête de lendemains meilleurs : chômage depuis trop longtemps endémique et malheureusement toujours sans solutions appropriées.
La pêche, un des premières supports de l'économie régionale, continue à battre de l'aile. Aucune politique n'est mise en place pour donner de l'allant à un secteur qui en a grandement besoin.
La pêche artisanale devait être pourtant la locomotive et le poumon de notre ville, à cause de la diversité de ses apports potentiels : main-d'œuvre en grand nombre capable d’y accéder et amoindrir ainsi l'effet du chômage ; capitaux qu'elle peut engendrer sur le sol national : usines de transformations, plus grande variété de devises contrôlables, etc. ; multitudes d'emplois qu'elle peut générer dans la ville, tant pour les femmes que pour les jeunes…
Mais Nouadhibou souffre, comme l'a si bien dit son député, de nombreux maux. Les hôpitaux n'existent que de nom car ils ont tous été lessivés de leur contenu par les principaux gestionnaires qui ont eu à les diriger. Pire que tout, ces mêmes personnes se voient nommées encore et encore à des postes juteux. Délabrées, les écoles sont dans le même état. L'eau est aussi recherchée que le diamant, ressource on ne peut plus rare... Les délestages permanents et continus sont une insulte pour les citoyens et l’histoire de l’ex-capitale économique de notre Mauritanie. Pour couronner le tout, les dunes que Dame Nature avait déployées le long de notre ville depuis la nuit des temps ont été tout simplement démolies, pour, dit-on, ouvrir des espaces ; je dirais plutôt être tout bêtement vendues. Car aucun espace vert, jaune ou bleu, n'est apparu. Tout est bazardé pour du fric… Quant aux commodités des populations, ce n'est pas la « zonarde » qui va s'en occuper.
Absurdité collective
Notre fameuse « zone franche » ne fait que ramasser de l'argent depuis qu'elle existe… sans jamais participer au développement de la ville. Plus que tout ceci et cela, elle a établi un fait sans précédent : Nouadhibou est désormais soumis à tous les aléas naturels qui peuvent l'engloutir demain, érosion, montée des eaux, raz-de-marée, sans compter la surchauffe provoquée par une multitude d'usines qui empoisonnent l'atmosphère et entachent la santé déjà précaire de ses habitants. Quelle absurdité collective, tant de la part de cette zone que de ceux qui l'ont laissé faire !
Le premier responsable de cette situation ubuesque demeure, cela s'entend, l'administration locale, imperturbablement derrière tout ce gâchis depuis le premier jour. Elle est le Président, son Premier ministre et tout leur gouvernement réuni à Nouadhibou. Elle ne tient qu'à sa tête, pivot inamovible de la discorde dans la ville, voire dans toute la région, pour se maintenir et développer ses funestes opérations. Le plus malheureux sans doute est que tout cela est visible à l'œil nu et que personne ne bouge le petit doigt pour le changer.
Le seul espoir que possède cette ville est la vigoureuse et volontaire implication de l'actuel Premier ministre et, aussi et surtout, de son député-maire qui n'a certes pas la langue dans sa poche et dérange tous les maffieux qui profitent largement de cette situation si néfaste à notre chère cité et à ses habitants. Merci infiniment, monsieur le député-maire, pour votre esprit décidé au service de votre ville ! Et nous saluons, bien évidemment aussi, monsieur Moktar ould Diay, pour le programme pratique et cohérent qu'il a défendu devant les élus du peuple. Nous ne pouvons que lui souhaiter tout le succès qu'il mérite.
Hayou Haiba