LA SEmaine…

22 August, 2024 - 23:03

 

RDP : « le régime impose une dictature oppressante »

Le Rassemblement des Démocrates Progressistes (parti non encore reconnu) a déclaré que le régime actuel a imposé et maintenu une « dictature oppressante, à travers le renforcement d'un dispositif ayant largement favorisé la victoire de son candidat à la dernière élection présidentielle ». Et d’enfoncer le clou en affirmant que « le pouvoir durcit ses pratiques répressives, avec un zèle excessif ayant entraîné jusqu'à la mort. Des jeunes qui contestent des résultats électoraux auxquels ils ne croient pas meurent entre les mains de leurs geôliers. Assassinés. S'y ajoute la coupure de l’Internet, une grave atteinte à la liberté de communication entre citoyens. […]

[…] En face, c'est la consécration de l’affaiblissement et de la division de l’opposition qui n'a pas su tirer les leçons utiles de ses expériences.  Cinq ans durant, elle a été incapable de reconstruire son unité sérieusement ébranlée et de saisir l'opportunité de l'élection présidentielle 2024 pour entreprendre sa réédification par le truchement d'une candidature unique ». Comprenant des dissidents de l'Union des Forces pour le Progrès (UFP), dont la député Kadiata Malik Diallo, le parti en cours de fondation a déclaré que la récente élection présidentielle « a abouti à une réalité tragique confirmant combien préoccupante reste la situation du pays ».

Selon le RDP, « la division et la dislocation des forces s'est accentuée, débouchant sur : la défection de leaders et de personnalités importantes de l’opposition, au profit du candidat du pouvoir qu'ils ont décidé de soutenir ; l’incapacité ou le refus absurde de déposer ensemble un recours  structuré, motivé et documenté, optant plutôt pour des attitudes ambiguës, si ce n'est des déclarations non moins floues, revendiquant une victoire sans preuves, surfant sur le mécontentement légitime des populations auxquelles on ne vend que des illusions ; les attaques des uns contre les autres, en lieu et place de la recherche de l’unité de l’opposition, à la grande satisfaction du pouvoir qui reste bizarrement épargné dans le même temps,  observant avec intérêt les déchirements de ses adversaires en difficulté. […] Les perspectives d'une alternance véritable risquent de s'assombrir si l'on n'y prend garde ».

Au plan économique, social et des droits humains, le RDP a indiqué que, « simultanément à cette grave situation politique, les conditions de vie des masses, déjà très difficiles, tant sur le plan économique et social que sur celui des droits humains, ne cessent de s’aggraver. Entre autres, la montée fulgurante des prix et la détérioration sans précédent de la fourniture des services de base, eau et électricité. Nouakchott connaît une pénurie d'eau depuis plusieurs semaines, en particulier dans certains quartiers périphériques. S’y ajoute une violation croissante des libertés démocratiques par la recrudescence des bavures policières, entraînant la mort, à Kaédi, de jeunes dont le seul « tort » est d’avoir voulu exprimer, par une manifestation pacifique, leur opinion par rapport aux résultats déclarés de l’élection présidentielle, tandis que persistent et s’aggravent les injustices, les discriminations et l’exclusion fondées sur l’appartenance communautaire et/ou sociale, ainsi que sur le genre.

La perpétuation du passif humanitaire et des souffrances sans nom des veuves, des orphelins et des rescapés ; la montée fulgurante du chômage, dont la jeunesse est la principale victime ; le blocage programmé du dialogue social, alors que les travailleurs voient leurs conditions de vie se détériorer de jour en jour ; le torpillage, pour ne pas dire le blocage, de la mise en application de la loi d’orientation portant sur la réforme de l'Éducation nationale, l'absence à  ce jour de décrets d'application y afférant ; l’abandon à  leur sort, des éleveurs et des paysans, qui ne dépendent que des seuls aléas de la pluviométrie : autant de plaies récurrentes assombrissant plus encore le tableau de cette situation peu reluisante. »

Face à « un nouveau gouvernement caractérisé en grande partie par le recyclage de ceux qui étaient impliqués dans les dossiers de la gabegie », le RDP invite au final « l’opposition à se préoccuper de la reconstruction de son unité, à engager des luttes pacifiques, démocratiques et unitaires prenant en charge les problèmes susdits des populations et à établir les conditions d’une alternance pacifique véritable ».

 

Prix à la consommation en Juillet : hausse de 0,4 % de l’indice

L’Agence nationale de la statistique et de l’analyse démographique et économique (ANSADE) a enregistré, en Juillet dernier dans son bulletin mensuel, une hausse de l’Indice des prix à la consommation (IPC) de 0,4% par rapport au mois précédent, portant ainsi le taux d’inflation à 2,5%, selon la variation des douze derniers mois, et à 3,0% en glissement annuel. L’Agence note cependant que ledit taux d’inflation a diminué (2,5 % contre 2,6 % en Juin) et attribue cette baisse principalement à un ralentissement de la hausse des prix des produits alimentaires et boissons non-alcoolisées (1,27 % contre 1,31 % en Juin).

Selon le bulletin, l’augmentation de 0,6 % des prix des produits alimentaires et des boissons non-alcoolisées par rapport à leurs prix de Juin est principalement due à l’augmentation des prix des sous-groupes suivants : « fruits » (+2,8%), « poissons et fruits de mer » (+2,7%), « huiles et graisses » (+2,1%), « légumes » (+1,1%), « viande » (+0,6%), « lait, fromage et œufs » (+0,5%), « café, thé et cacao » (+0,2%) et « sucre, confiture, miel, chocolat et confiserie » (+0,2%). La hausse des prix de ces produits alimentaires a été partiellement compensée par une baisse dans le groupe des « pains et céréales » qui a diminué de 0,3%. Les prix des transports ont augmenté de 0,1%, une hausse principalement due à l’augmentation des prix des deux sous-groupes « entretien et réparation des voitures particulières » (+0,2%) et « transport routier de personnes » (+1,0%).