Depuis que les autorités mauritaniennes ont ordonné la suspension de la connexion internet, pour semble-t-il des raisons de sécurité, l’opérateur de téléphonie RIMATEL, une boîte du patron des patrons mauritaniens croule sous le poids des demandes d’abonnements et de réparation. La direction de la boîte située en face du stade Olympique est envahie par des clients. Certains pour effectuer des abonnements, d’autres pour des dérangements devenus très fréquents. Tous s’entendent dire que la boite est sous forte tension : une pression forte des clients et le manque de matériel. Nombre de clients venus avec leurs routeurs, faute de pouvoir recevoir chez eux des techniciens de l’entreprise, transportent avec eux tout le kit, espérant pouvoir trouver une oreille attentive. Les équipes à l’accueil se démènent tant qu’elles peuvent pour les satisfaire. Ils s’entendent dire qu’ils sont programmés ou qu’il n’y a plus de matériel, que les nouveaux abonnements sont suspendus. A la question de savoir quand est-ce que le matériel sera sur place, les hôtesses laissent entendre que la commande est faite depuis que le bateau ne va pas tarder d’accoster en Mauritanie. Difficile de s’en contenter. C’est pourquoi, les techniciens de l’entreprise sont très sollicités, leurs téléphones ne cessent de sonner, au bout des abonnés désemparés, à la recherche de règlement de leur problème. Ils passent tout leur temps à courir pour satisfaire les clients. Face à cette situation, on mesure combien les mauritaniens sont devenus des accrocs d’Internet. Partout, la même question est posée : quand est-ce qu’Internet va revenir ? Seul le MINT peut répondre à cette question.
Le manque de matériel ne concerne pas que RIMATEL. Selon des sources concordantes, les stocks des autres opérateurs de la place sont épuisés ou retenus. Il est incompréhensible que tous se retrouvent comme au dépourvu en plus avec la coupure d’Internet.
Autre question : pourquoi les autorités ont choisi, au moment où tous les abonnés s’attendaient à la levée de la suspension de la connexion Internet - fin du baccalauréat, de faire un nouveau tour de vis?
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.