Les autorités mauritaniennes ont coupé lundi soir l'Internet des données mobiles, coïncidant avec des manifestations des partisans de Biram Dah Abeïd dans divers départements de Nouakchott, contestant les résultats provisoires proclamés par la CENI donnant la victoire à Ghazouani.
Les autorités n'ont pas communiqué sur la coupure de l'internet des données mobiles. Les restrictions d'accès à internet sont devenues courantes à travers le monde de la part de gouvernements confrontés à des protestations. En Mauritanie, depuis la présidentielle de 2019, les autorités procèdent systématiquement à des coupures même lors des examens nationaux.
La présente coupure de l’internet est intervenue quelques heures après des manifestations simultanées de plusieurs partisans de Biram, dans divers quartiers de Nouakchott ‘’fêtant sa victoire’’, suite à la diffusion de vocaux whatsapp, en réalité des fake news.
Auparavant des échauffourées sont survenues dans des quartiers populaires de Nouakchott lundi soir, quelques heures après l'annonce des résultats finaux provisoires donnant à M. Ghazouani une large victoire dès le premier tour à la présidentielle de samedi.
Les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser les manifestants en faisant usage de grenades lacrymogènes. Le candidat Biram Dah Abeid, donné deuxième de l'élection, a crié à la fraude et a brandi la menace de manifestations pacifiques. Il a déclaré lundi qu'il attendait la compilation des résultats par ses propres équipes pour prendre "une décision définitive".
Interpellé le jour du scrutin, Bakary Tandia, directeur exécutif de la coalition Biram 2024 ainsi que Yacoub Ahmed Lemrabott, directeur de la campagne, arrêté dimanche ainsi que le coordinateur de IRA à Nouadhibou ont été libérés.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.