Meurtre aux jardins maraîchers de Dar Naïm
De façon très générale, Dar Naïm est considéré comme une zone à haute insécurité. Le taux de criminalité y est un des plus élevés de Nouakchott. Le quartier des jardins maraîchers qui jouxtent le nouvel axe reliant la capitale à Toujounine est particulièrement exposé. Chaque jour apporte son lot de braquages et agressions en ces contrées perdues où le coucher du soleil élève subitement les risques à s’approcher de ces lieux. Et pas seulement la nuit, puisque des passants y ont été braqués ou agressés en plein jour. La police a certes mené des descentes qui ont permis d’embarquer quelques-uns des malfrats qui y rôdent. Mais jamais pris vraiment la main dans le sac, ils sont vite relâchés et reprennent leurs activités sans tarder...
Mercredi 19 Juin au petit matin, un cadavre couvert de sang est découvert dans la haie bordant l'un des jardins : un jeune homme poignardé à plusieurs reprises et apparemment vidé de son sang. On informe aussitôt la police qui vient verrouiller le périmètre et éloigner les badauds, avant l'arrivée du substitut du procureur appelé à dresser le constat routinier. Bientôt identifié, le cadavre se révèle être celui d'un jeune jardinier appelé Abdallahi qui fournissait des légumes aux épiceries de Dar Naïm. La police a ouvert une enquête. Selon nos informations, aucun suspect n'a été encore arrêté. La famille du défunt tient toujours sit-in devant le fameux commissariat Dar Naïm 2. L'un des proches de la victime a déclaré sa crainte de voir abandonnée l'accusation portée contre X et le dossier en conséquence clos.
R.A.S. à Arafat pendant les jours de fête
On s’y était habitué : la criminalité augmente ordinairement durant les jours précédant les fêtes religieuses. Vols, cambriolages et braquages se multiplient souvent durant cette période un peu partout en ville ; surtout dans les zones d'insécurité récurrente ; notamment à Arafat, lors des deux précédentes fêtes.
Mais voici qu’au cours des jours qui ont précédé la toute récente fête d'El Adha, aucun incident majeur n'a été enregistré, Al hamdou lillahi, en ce quartier sensible. Cela s'explique par les efforts continus de la police et de la Garde nationale qui se sont relayées et se relayent encore pour sécuriser la zone, en multipliant jour et nuit les patrouilles et les rondes. D'autant plus efficacement que les flics connaissent le milieu du crime mieux que quiconque. Espérons que cela continuera et se généralisera.
Filières de drogues en prison
Fondée en 2007, la maison d’arrêt de Dar Naïm semblait avoir été construite dans les plus sécuritaires normes. On a dû, depuis, admettre que cela avait été surestimé. Des évasions s’y sont déroulées et, le nombre de ses pensionnaires ayant été multiplié par cinq, la tâche des services de sécurité s’est à ce point compliquée qu’ils ne parviennent pas à contrôler complètement ce qui s’y passe. Naguère plaque tournante de toutes sortes de trafic de substances interdites, elle l’est demeurée… au point que s’y faire incarcérer est devenue une aubaine pour les dealers pour écouler leurs marchandises avec l'aide de leurs réseaux et filières à l'extérieur. Tous les moyens sont bons pour faire parvenir le haschich et autres drogues aux détenus. Divers témoignages tendent à prouver que des gardes en sont parfois complices. Les barons de la drogue en prison sont connus de tous et tiennent le haut du pavé. Caché dans des caisses de lait, des paquets de thé vert ou des pains de sucre, l’alcool et la poudre blanche sont au quotidien des détenus… Certains se plaignent de cette prolifération qui encourage le crime jusque dans les cellules…
Mosy