Le ministère de la santé a publié un appel d’offres N° 02/CPMP/MS/2024, pour fourniture, installation et mise en service d’équipements médicaux, pour l’extension du centre national hospitalier (CNH). Et le moins que l’on puise dire est qu’il suscite la grogne de l’association des distributeurs d’équipements médicaux (ADEM).
En effet, l’une des clauses (7) de l’AAO international, réparti en 3 lots, est considérée, par certains distributeurs « trop contraignante », voire même «discriminatoire », car elle exige que les postulants aient réalisé un chiffre d’affaires moyen annuel au cours des cinq dernières années égal à 300.000.000 MRU, pour le 1er lot, 90.000.000 MRU, pour le second lot et 30.000.000 MRU pour le 3e lot. Mais ce qui suscite le plus, l’ire des distributeurs est que la clause 7 de l’AAO exige des candidats la disponibilité d’une ligne de crédit ou d’une capacité d’autofinancement égale à : cinquante Millions d’Ouguiyas (50.000.000. MRU) pour chacun des lots à part. Pour les distributeurs mauritaniens, cette dernière clause les exclut et profite à des sociétés étrangères, une chose inadmissible dans la mesure où les entrepreneurs mauritaniens paient les impôts, emploient les mauritaniens et investissent au profit de leurs compatriotes, tandis que les sociétés étrangères rapatrient les profits tirés chez eux. C’est la raison pour laquelle l’ADEM proteste vigoureusement contre cette mesure qui les exclut de ce marché. “Aussi avec un lot unique et des critères financiers discriminatoires, on ouvre la voie aux rassembleurs étrangers de matériel parce qu’aucun fournisseur ne peut satisfaire les conditions exigées. Les rassembleurs, comme on le sait, viendront livrer du matériel sans assurer le service après-vente parce qu'ils ne disposent pas de techniciens qualifiés; les fabricants et laboratoires n’acceptent pas de livrer des autorisations, ils préfèrent toujours travailler avec leurs distributeurs locaux qui disposent sur place, de personnel formé et expérimenté”, selon elle.
“Force est donc de constater que la Mauritanie va perdre sur toute la ligne. Elle perd la qualité qu'elle prétendrait rechercher et elle prive les fournisseurs mauritaniens de marchés nationaux et leurs employés qualifiés et expérimentés de travail”, explique un membre de l'ADEM. C’est là, une des raisons qui font immigrer les mauritaniens vers d’autres cieux, s’indigne-t-il.
Signalons que cet avis d’appel d’offres a été publié, 1er février 2024 sur le site l’Autorité de Régulation des Marchés Publics.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.