Le président de la République a annoncé la composition de son directoire de campagne quelques jours après avoir déposé, himself, son dossier de candidature au Conseil Constitutionnel. Enfin, serait-on tenté de dire tant l’annonce était attendue à un peu plus d’un mois d’une élection qu’on espère plus ouverte que certains veulent le faire croire. Une hypothèse vraiment plausible ?
Un directoire de campagne, ça aiguise bien des appétits, surtout en Mauritanie où il est d’abord un signe de confiance du patron et une occasion en or de coopter des parents et amis, louer des locaux et des voitures très souvent fictives, financer des initiatives bidon et des campagnes de sensibilisation et de communication tout aussi farfelues, ; bref, s’en mettre plein les poches pour peu que les scrupules ne vous étouffent pas. C’était donc la course à celui qui sera l’heureux élu et le moins qu’on puisse dire est que les prétendants n’ont pas manqué. Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de gérer quelques milliards. Il est en effet établi que le candidat au (du) pouvoir génère des milliards que les banquiers et les hommes d’affaires déboursent sans rechigner pour les frais d’une campagne électorale, même si l’issue du scrutin ne fait aucun doute. On n’organise pas une élection pour la perdre, dit-on. Un adage qui ne s’est jamais démenti depuis 1992 et la première élection présidentielle. Car, comme disait Staline, l’essentiel dans une élection, ce ne sont pas ceux qui votent mais ceux qui comptent. Avis aux six candidats qui feront face au président sortant : Ne vous méprenez pas, amusez-vous bien et… rendez-vous en 2029 !
Ahmed ould Cheikh