Le Calame : La CENI met les bouchées doubles pour préparer l'élection présidentielle du 29 Juin prochain. Pouvez-vous nous dire quelles sont les dispositions prises pour relever le défi ?
Mohamed Taghiyoullah : Je vous remercie. En réponse à votre question, je peux affirmer que la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) est tout-à-fait prête – Al hamdou lillahi ! – pour organiser le scrutin à temps. Après une large concertation avec les partenaires (partis politiques, gouvernement, Société civile, organisations internationales...), d’une part, et une évaluation approfondie des élections de 2023, d’autre part, nous avons procédé à une révision exceptionnelle de la liste électorale sur l'ensemble du territoire national et au niveau de huit pays où réside une importante communauté de nos concitoyens expatriés. Je rappelle ici que cette révision se poursuivra jusqu'au 29 Mai 2024.
Des missions de la CENI et des agents chargés de la révision ont été également formés tandis qu’un soutien a été apporté à la Société civile en contribution à ses efforts de mobilisation et de sensibilisation. Lesdites missions ont assisté à l'ouverture des sièges et se sont concertées sur les moyens appropriés pour améliorer les performances, de manière générale, et les mécanismes de sélection des présidents et des membres des bureaux de vote, en particulier. Autant dire que les choses évoluent globalement dans le bon sens et que nous comptons sur l’interaction de chacun pour aller de l’avant.
- L'opposition dit craindre des fraudes lors du prochain scrutin. Que leur répond la CENI ?
- Je crois que le niveau de vigilance électronique et l'efficacité de la plateforme « My CENI » sont suffisants pour dissiper ces craintes. Je crois fermement que notre Commission a démontré et démontre aux observateurs nationaux et étrangers sa volonté et son souci d’arbitrer les urnes sans influence ni emprise. Vous savez sans doute que la transparence du décompte automatisé des résultats des élections de 2023 a suscité l'attention et la considération des participants au Forum des administrations électorales récemment organisé à Johannesburg.
- La CENI a participé aux journées de concertation organisées par le ministère de l'Intérieur, il y a quelques semaines. Qu’en pensez-vous ?
- Les journées de concertation ont constitué une opportunité très efficace d'interagir étroitement avec tous les partenaires. Elles ont été couronnées de recommandations qui recoupent nos efforts visant à organiser des élections transparentes, libres et équitables.
- Comment évaluez-vous le déroulement du RAVEL ?
- En réalité et comme vous le savez, il ne s'agit pas d'un recensement administratif général. Nous sommes plutôt devant une révision exceptionnelle qui ouvre la porte aux nouveaux électeurs et permet de changer de bureau de vote, d’une part, et de s’inscrire à distance, d’autre part. L'équipe des enquêteurs a été sélectionnée suivant des critères de transparence. Vous pouvez vous informer vous-même sur le déroulement au jour le jour de cette révision, en vous rendant sur notre plateforme. Notre évaluation à ce jour reflète une révision caractérisée par la fluidité, la clarté et une affluence constante que nous espérons voir se renforcer dans les prochains jours.
Propos recueillis par Dalay Lam