Le désespoir atteint désormais des seuils inégalées à Bassiknou ou l’assassinat du nommé Youba Ould El Hafedh lundi soir, vers neuf heures du soir a profondément choqué les habitants. Le crime s'est produit dans l'une des maisons du quartier "château d'eau". La victime est un jeune homme de la ville et travaille sur une charrette tirée par un âne. Les réactions de la famille de la victime, soutenue par les habitants de la ville en colère et bouleversée par la détérioration de la situation sécuritaire, ont été fortes et chaotiques. Il en a résulté des opérations de pillage qui ont visé ceux que les habitants de Bassiknou appellent "les étrangers" et ont duré plusieurs heures. La situation est devenue incontrôlable jusqu'à ce qu'une unité de l'armée intervienne lundi après-midi pour imposer la sécurité après que les autorités sécuritaires de la ville n’ont pas réussi à contenir le chaos sécuritaire. Même si cette colère des habitants a pour cause immédiate l'assassinat de l'un fils des de la ville, elle est surtout l'aboutissement logique de l'accumulation de plaintes, sans suites de citoyens victimes d'actes répétés de cambriolages. Une situation face à laquelle les autorités de sécurité n'ont toujours pas encore trouvé de réponses appropriées aux principales préoccupations des citoyens victimes d'actes récurrents de vols et de tentatives de viol. Aujourd'hui, personne ne peut prédire quand la sécurité et la quiétude seront restaurées à Bassiknou, malgré la présence d'un commissariat de police. Selon les dernières informations en provenance du lieu du crime, l'accusé du meurtre a été arrêté. Il est un étranger et porte la nationalité d'un pays voisin.
Mais ce que craignent certains observateurs de la ville de Bassiknou, frontalière avec la République du Mali, c'est l'explosion à nouveau de la situation et son débordement car tous les ingrédients sont réunis, en premier, le manque de confiance entre les habitants en colère et les autorités sécuritaires locales, qui font le spectateur face à leurs souffrances et revendiquent leur départ.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.