Chronique: Entre Nous

21 February, 2024 - 18:32

Ce n’est plus vraiment le contexte maintenant. Avec les droits de l’Homme et les organisations qui font le pied de grue ; la Mauritanie qui ratifie à tout va, promulgue à tort et à travers ordonnances, lois et autres textes législatifs… Avec les – je n’ai pas envie de dire fameux – discours de Djéol et de Ouadane et les dispositions légales prévues à l’encontre de ceux qui ne respectent pas les symboles de l’État – Président, Drapeau, Premier Ministre... – pourquoi ne pas en faire une devise ou, à défaut, un refrain de notre hymne national ? Malgré tout ça, je m’en vais quand même vous rapporter au moins deux anecdotes puisées de notre patrimoine national et de notre culture plurielle. Et ça tombe pile, puisque le commissaire aux droits de l’Homme vient juste de revenir (s’il est revenu) de Genève où il présentait un rapport sur les droits culturels et sociaux. Maintenant, c’est une affaire d’interprétation de mes anecdotes. Ceux qui veulent y ajouter quelque chose, c’est leur problème. En tout cas, moi, je ne citerai personne. Si vous pensez à quelqu’un de particulier, c’est – je persiste et signe – votre problème ; pas le mien. Avant de l’oublier, je ne savais pas que les présidents disposaient de la marche arrière. Merci Macky ! C’est quand même rassurant au cas où : on ne sait jamais. Pour revenir à la compréhension-interprétation, tout le monde se rappelle comment les propos de « l’ancien » député Mohamed Bouye ould Cheikh Mohamed Fadel furent interprétés avec une telle malveillance que cela le conduisit tout droit en prison puis en Arabie saoudite. Un peu comme les petites fanfaronnades d’un certain ancien commis de chez nous qui l’ont affecté à R’kiz ! Ou encore comment l’expression « chiens de garde » de l’honorable Marième Cheikh lui a valu l’inimitié de ses pairs et le traitement peu honorable et peut-être même inédit d’un parlementaire sorti manu militari du Parlement par la police du lieu. Maintenant, voici mes anecdotes. On raconte que quelque part dans un coin de chez nous, des gens de chez nous attachent, pour « grandir » leur chef, tous leurs ânes le soir devant sa case et viennent le matin les reprendre… en lui laissant le reste de leur séjour. On raconte aussi qu’une cousine de quelqu’un qui se connaît serait allée ramasser du bois. Après en avoir attaché un grand tas, voilà qu’elle n’arrivait pas à le transporter et ne trouva pas mieux que de l’augmenter, pour régler le problème. D’où la célèbre expression du « bois de l’autre » : esclave, griotte, guerrière, zawiya, znaguiya, koriya ou tout ce que vous voulez, c’est votre problème. En Mauritanie, il y a quelques soucis (merci l’euphémisme !) : eau, riz, huile, électricité, école, dispensaire, Ramadan qui vient, viande et poisson pas beaucoup, ouguiya un peu malade, voleurs deniers publics augmentant chaque jour, élection présidentielle en approche... Alors ajoutez ceux de l’Afrique : quatre coups d’État dont les auteurs courent toujours, crise de la CEDEAO, couac entre Congo et Rwanda, tension centrafricaine, problèmes sécuritaires, groupes terroristes et, tout à côté de nous, ordre constitutionnel perturbé de nature à provoquer une grosse instabilité. C’est avec ça que les Africains « grandissent » notre Président en le propulsant à la présidence de l’Afrique ! Bois de l’autre ou « grandissement » du chef des autres... Salut !

 

Sneiba El Kory