Voici de nouveau un mauritanien à la présidence de l’Union Africaine ! Après Mohamed ould Abdel Aziz en 2014, c’est en effet Mohamed ould Ghazwani qui a été choisi par ses pairs africains pour superviser les débats de leur Conférence durant une année. Un poste essentiellement honorifique, il faut d’emblée le signaler, puisque les décisions de cette assemblée se prennent à la majorité des deux tiers. Mais la recherche du consensus n’en est pas moins un objectif en filigrane et la personnalité de notre président de la République devrait s’y révéler précieuse. L’UA en a besoin, tant les problèmes s’accumulent devant, derrière, à gauche, à droite, au-dessus, en-dessous et à l’intérieur de l’organisation continentale fondée en 2002.
Enfin un représentant de l’Afrique blanche vraiment consensuel ? Car il faut bien reconnaître que l’Afrique du Nord ne s’est guère signalée, à ce jour, par une telle qualité exemplaire, étalant sans vergogne ses propres divisions. Notamment entre le Maroc et l’Algérie dont l’incapacité à s’entendre leur interdisait de prétendre à la présidence de l’Union. C’est d’ailleurs à titre de compromis que Ghazwani a accepté de s’y présenter, alors que l’actualité mauritanienne – imminence de l’élection présidentielle… – lui aurait plutôt commandé de s’en abstenir. Il aura à ses côtés le tchadien Moussa Faki qui achèvera cette année son second mandat à la tête de la Commission de l’UA chargée de l’exécution des décisions de la Conférence. Ils se connaissent bien et ont en commun un sens aigu de la diplomatie. De quoi lancer un processus revivifiant pour l’Union du Continent ? Un an, c’est évidemment peu mais sait-on jamais ? L’Esprit souffle où Il veut et ne s’embarrasse pas du temps… Bonne chance, Président !
Ahmed ould Cheikh