Les Mauritaniens importateurs de légumes du Maroc, de l’Egypte, de Turquie et des Pays Bas, confrontés à une hausse exceptionnelle des taxes douanières depuis le début du mois de janvier 2024, ainsi que les autres acteurs de la filières (grossistes, détaillants et consommateurs), continuent de solliciter la suppression de cette hausse à l’origine d’une inflation des prix des légumes. Pour eux, l’Etat devrait mettre en place des mesures à même d’accroître la production et non pénaliser le consommateur qui supporte en dernier ressort, l’impact de cette hausse du droit de douane sur les légumes.
Cela fait un mois que les autorités mauritaniennes ont augmenté très fortement la taxe sur les importations de légumes. Initiée dans le cadre de la loi de finances rectificative d’août 2023 et visant à protéger la production locale durant les quatre premiers mois de chaque année, cette hausse spectaculaire des taxes douanières sur les importations de légumes a très fortement impacté tous les acteurs de la filière: importateurs, grossistes, détaillants et consommateurs.
Cette situation continue de susciter des réactions de désapprobations et de dénonciations de l’ensemble des acteurs, qui sont tous, à des degrés différents, touchés par cette hausse des taxes.
«Je suis un importateur de légumes, notamment des oignons et des pommes de terre venant de Turquie. Depuis un mois, nous sommes confrontés à une spirale de hausse des taxes douanières sur ces produits, qui sont montées de 60.000 ouguiyas à près de 200.000 ouguiyas. Une tendance qui se répercute sur les grossistes, les détaillants et inévitablement les consommateurs, victimes en dernier ressort.
Ces différents acteurs réclament des mesures de réaménagement et une démarche plus stratégique de promotion des cultures maraîchères à la place d’opérations coups de poing qui viennent perturber le marché. Nous sollicitons auprès des autorités, une suppression de ces nouvelles taxes pour un retour au statu quo ante», soutient Hassan Khalil, importateur de légumes de Turquie.
Pour sa part, Bouh Nasr Yeslim, vendeur de légumes revient sur l’impact négatif de cette décision sur le consommateur final. «Je suis détaillant de légumes ici au marché marocain. La hausse des taxes douanières sur les légumes importés impacte gravement notre activité, en provoquant une inflation des prix face à laquelle les consommateurs sont forcément en colère».
Même son de cloche chez Mohamed Brahim qui prône une solution différente à celle entreprise par l’Etat. «Je suis vendeur de légumes produites en Mauritanie, ici au marché de Sebkha. Les autorités devraient faire la promotion de la filière maraichère pour aider à l’approvisionnement du marché. Une démarche plus stratégique que les hausses de taxes sur les légumes importés».
Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
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