La nouvelle n’a pas eu l’écho qu’elle mérite. Juste quelques entrefilets dans la presse et quelques échanges sur les réseaux sociaux. Elle est pourtant d’une extrême importance si elle est avérée… et il y a de fortes chances qu’elle le soit ! Elle aurait même provoqué un déplacement imprévu du président Macky Sall à Nouakchott pour s’entretenir avec son homologue mauritanien des conséquences pour les deux pays de la décision de BP – l’exploitant du champ gazier Grand Tortue/Ahmeyim– de relever le Cost Oil qui passe de 3 à 9 milliards de dollars. Cost Oil veut dire toutes les dépenses correspondant aux coûts pétroliers réalisées avant la date d'entrée en vigueur du contrat et qui doivent être déduites progressivement des recettes. Ce qui risque de réduire à la portion congrue la part revenant aux deux États, au moins durant les premières années. Les deux présidents auraient opposé un niet catégorique aux nouvelles prétentions de BP mais les ponts ne sont pas rompus pour autant. Des délégations conjointes seraient actuellement en négociation avec le géant pétrolier pour baliser le terrain à une solution qui ne léserait pas les deux pays. Les énormes espoirs qu’on fondait sur cette rente gazière dont on parle depuis longtemps et qu’on attend toujours seront-ils déçus ? Cette hausse subite des coûts que BP aura du mal à justifier – c’est très « limite » de multiplier soudainement un devis par trois à deux pas du démarrage d’un chantier… – sonnera-t-elle le glas de l’entente qui a prévalu jusque-là entre les partenaires ? Bref, il y aurait-il vraiment de l’eau dans l’gaz ?
Ahmed ould cheikh