La situation des travailleuses domestiques demeure alarmante en Mauritanie. Les défis persistent surtout dans le secteur informel notamment dans le domaine du travail domestique qui emploie un grand nombre de jeunes femmes/filles et d’enfants. Selon les dernières estimations de l’OIT, la Mauritanie comptait 43.278 travailleuses domestiques en 2017, dont 29 657 femmes, soit 68,52% de l’effectif total.
Dans le but de leur garantir la jouissance de droits spécifiques adaptés à leur situation de travailleuses domestiques, l’Etat a adopté l’Arrêté n°2011-1797 du 18 août 2011 déterminant les conditions générales d’emploi domestiques. Néanmoins, la situation de ces gens de maison appelés localement bonnes reste préoccupante. Les travailleurs.ses du secteur du travail domestique continuent de subir les difficultés liées aux conditions de travail, à la faible rémunération, à la surcharge de travail en termes de tâches, aux longues heures de travail et au traitement social dégradant. En réalité, elles encourent quotidiennement des risques d’exploitation, de discrimination, de violences et de harcèlements sexuels, physiques et moraux.
C’est fort de ce constat que le Centre de Recherche et d’Action sur les Droits Economiques Sociaux et Culturels (CRADESC), avec l’appui financier de la Fondation pour une Société Juste (FJS), a mis en œuvre le projet d’appui stratégique aux travailleuses domestiques (PASTDOM) dans neuf pays de la sous-région ouest-africaine, dont la Mauritanie. L’objectif est de contribuer au plaidoyer pour la réduction de la vulnérabilité des travailleuses domestiques à travers une documentation du niveau de respect de leurs droits et une évaluation des différents appuis dont elles bénéficient.
C’est dans cette optique que s’est tenu, ce mercredi 13 décembre, à Nouakchott, un atelier de partage et de validation des résultats du PASTDOM en Mauritanie, en collaboration avec le Comité de Solidarité avec les Victimes des Violations des Droits de l’Homme en Mauritanie. Cette étude a démarré l’année dernière par un forum tenu à la suite d’une enquête touchant au moins 489 travailleuses domestiques suivie de prés d’une trentaine d’entretiens approfondis avec les personnes ressources au sein des différents segments du secteur d’activité.
‘’Malgré la volonté affichée des autorités de réguler le secteur informel en général, la reconnaissance des travailleurs domestiques comme des travailleurs à part entière, la protection spéciale contre la violence à l’égard des femmes, discrimination positive en faveur des enfants dans le secteur, il reste, estime Dr Fatima Diallo, directrice du CRADESC, que le secteur souffre de plusieurs limites dont l’absence d’une législation spécifique. Aussi, les différents acteurs du secteur d’activité attendent impatiemment la ratification par le gouvernement mauritanien de la convention n°189 de l’OIT’’.
Dr Fatima Diallo dit espérer que cet atelier de validation (…) pourra nous offrir des orientations prometteuses pour le renforcement de la protection des droits des travailleurs domestiques dans notre sous-région en général et en Mauritanie, en particulier’’.
Le conseiller technique du ministre de la Fonction Publique et du travail, Mohamed Fadel Cheikh Bouya a affirmé que cette étude est importante, soulignant que l’amélioration des conditions de travail dans le secteur informel demeure une préoccupation du gouvernement. Il est important pour lui de faire ressortir la législation nationale en la matière et la vulgariser exhortant les différents acteurs à y contribuer et à dresser les perspectives pour aider le département dans la mise en œuvre de cette politique. Le secrétaire général de la Commission Nationale des Droits de l’Homme, Mohamed Brahim s’est félicité de cette étude qui permettra, dit-il, d’améliorer la situation des femmes domestiques. Il a indiqué que la CNDH jouera pleinement son rôle dans la protection des travailleurs domestiques et a mandat à traiter les requêtes individuelles et collectives et mènera les enquêtes et investigations en cas de violations. De son côté, le chargé de mission au ministère de l’Action Sociale, de la famille et de la petite enfance, M.Abdellahi Diakhité a souligné que cette étude vient à point nommé avant de faire part du rôle capital que joue son département dansa la lutte contre l’exploitation des travailleuses domestiques.
Le CRADESC ,en collaboration avec les partenaires locaux a organissé jeudi un déjeuner de presse avec les médias.La rencontre visait à partager les résultats du rapport pays et favoriser leur diffusion à travers les médias.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.