Madar - Invité ce Vendredi soir (17 novembre) dans l’émission « Dialogue Politique » diffusée en direct sur Facebook à travers la plateforme du site web mauritanien « Madar », M. Samba Thiam, Président des Forces Progressistes pour le Changement (FPC), a répondu à une question ayant trait aux accusations portées à l’époque au mouvement des Forces Armées de Libération de Mauritanie (FLAM) dont il était l’un des leaders et selon lesquelles ce mouvement œuvrait pour la partition du pays.
En réponse, M. Thiam a affirmé sans ambages que « dans notre pays, il y a trop de ragots et les gens parlent de ce qu’il ne maitrisent pas. Il n’a jamais été question dans notre littérature de scission, de séparation ou de partition du pays. Vous ne trouverez ces termes dans aucune de nos déclarations de politique générale.
Par contre ce que nous avions préconisé et c’est ce que nous préconisons maintenant en tant que FPC, c’est un redécoupage territorial dans le cadre de l’État unitaire. Un redécoupage qui respecterait certaines aires culturelles. Ainsi nous avions préconisé la mise en place de 4 grandes régions : la région de l’Est avec l’Assaba, les Hodhs, des régions à vocation pastorale; le Guidimaka, le Gorgol et le Walo comme une région à vocation agricole; l’Adrar et le Tiris comme une région à vocation minière; le Trarza, le Tagant et le Brakna comme une région sylvo-agro-pastorale. Donc c’est comme ça que nous avions estimé qu’il faudrait découper la Mauritanie en restant dans le cadre unitaire.
L’intérêt de ce découpage est multiple. D’abord ce sont des régions qui vont se développer sur la base d’une vocation qui existe. Deuxièmement la densité démographique sera suffisamment importante pour en faire un marché. Troisièmement ces régions dotées de petits pouvoirs, d’institutions parlementaires et exécutives géreraient leurs propres terroirs.
L’Etat central garderait les attributs de souveraineté: la défense, les transports, les télécommunications, les affaires étrangères. Tous les autres pouvoirs reviendraient aux régions. Cela permettrait de faire de ces régions des marchés viables. Le deuxième intérêt, c’est qu’en responsabilisant les gens chez eux on limite les risques de détournement, de mauvaise gestion et de gabegie. »
A une autre question sur l’intention de porter des armes contre son pays à l’époque des événements ayant conduits au passif humanitaire, il a répondu qu’à l’instar des palestiniens qui ont porté les armes suite à la «Naqba », les négro-africains qui, affirme-t-il, avaient subi pire que cela avaient légitimement le droit de porter des armes pour défendre leur honneur.
Sur son retour au pays, le président des FPC a déclaré que c’est l’ex-président feu Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui était à l’origine de cela suite à une demande qu’il leur a adressée lors de leur rencontre à New York à l’occasion de l’AG de l’ONU. Mais ce retour a coïncidé avec l’arrivée de Aziz au pouvoir. Ce dernier a été informé du projet de retour et l’avait accepté.
M.Thiam nie l’existence d’un deal avec l’ex-président avec qui les relations avaient été conflictuelles, a-t-il souligné. Et d’ajouter qu’avec le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani qui l’a reçu une seule fois, les relations n’étaient ni bonnes ni mauvaises.
Concernant la reconnaissance du parti FPC, le dossier est bloqué à la Cour Suprême depuis 2015 et il demeure au point mort malgré nos interpellations régulières, déplore M.Thiam.
La Rédaction