«Les perceptives économiques demeurent incertaines. Une escalade des tensions géopolitiques pourrait affecter la Mauritanie en provoquant de nouveaux chocs des termes de l’échange. En outre, des catastrophes climatiques plus fréquentes pourraient détériorer les infrastructures, les terres arables et la production agricole, maintenant ainsi une insécurité alimentaire relativement élevée », a prédit monsieur Félix Fischer, à l’issue d’une mission du Fonds Monétaire International (FMI) à Nouakchott. Cela pourrait entraîner « des retards dans le démarrage de l’exploitation du gaz, alors que des fluctuations défavorables des prix sur les marchés des matières premières pourraient réduire les recettes budgétaires, accroître les besoins de financement extérieur et aggraver le profil de la dette à moyen terme. Côté positif, la mise en œuvre programmée des phases du projet gazier Greater Tortue Ahmeyim (GTA) améliorerait les incertaines croissance économique et balance des paiements », a ajouté monsieur Fischer dans le communiqué du FMI.
Selon les projections de celui-ci, « la croissance économique devrait, en 2023, ralentir à 4,8% contre 6,4 % en 2022, en raison d'un retour à la normale de l'activité du secteur extractif et de l'impact décalé du resserrement, l’an dernier, de la politique monétaire. Mais l’’inflation suit sa tendance baissière et devrait ralentir à 4,5 % en fin 2023 contre 11% fin 2022, grâce à la baisse des prix des produits alimentaires et de l’énergie, à l’assainissement budgétaire et l’impact décalé dudit resserrement de la politique monétaire. Le solde primaire non-extractif, dons compris, devrait se réduire à ‑3,8 % du PIB contre -7,5 % en 2022. Le déficit du compte courant devrait descendre à 12,1 % du PIB (contre 16,6% fin 2022) et les réserves internationales se stabiliser autour de 1,9 milliards de dollars (soit 6,4 mois d’importations hors extractives) ».
Les services du FMI et les autorités mauritaniennes se sont entendus sur la conclusion préalable de la première revue du programme appuyé par la Facilité élargie de crédit et le Mécanisme élargi de crédit, ainsi que sur un accord préalable au niveau des services pour un programme au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) du FMI, à hauteur de 193,2 millions de DTS (environ 253,1 millions dollars). « Le programme économique et financier des autorités est sur les rails et son exécution a été satisfaisante », renseigne encore le communiqué du FMI. « Tous les critères de performance fin-Juin 2023 ont été atteints et la majorité des repères structurels de Mars 2023 à Septembre 2023 ont été observés ».