Affaire Souvi : onze prévenus renvoyés au pénal pour meurtre
La deuxième Chambre d’instruction du tribunal de la wilaya de Nouakchott-Nord a renvoyé onze prévenus dans l’affaire du meurtre de l’activiste Souvi ould Cheïne – suite à des actes de torture au sein du commissariat de police de Dar Naïm 2 – devant le tribunal pénal de la wilaya, « pour être jugés conformément à la chari’a et à la loi ».
Le bureau d’enquête a approuvé les charges retenues contre plusieurs accusés dans cette affaire, en particulier quatre : Mokhtar ould Isselmou, chef dudit commissariat, ainsi que trois agents de celui-ci ou de la police judiciaire : El Hassan Hamada Soueïdi, Lahbib Ahmedou, et Limam Hamed ; accusés de « meurtre délibéré, tortures entraînant la mort, comportement agressif portant atteinte à la liberté personnelle, utilisation de la violence sans motif légitime, et dissimulation de preuves du crime ».C’est une grande avancée dans ce dossier. Des craintes étaient nourries quant à sa conclusion, suite à l’affectation du procureur de Nouakchott-Nord et du juge d’instruction chargés initialement de le traiter.
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Risque réel d’expulsion de migrants mauritaniens : Le consul américain brandit la menace
Les mauritaniens ayant rallié les États-Unis via le mur mexicain vivent sous la hantise d’une expulsion. Après avoir consenti d’énormes sacrifices (ventes de biens immobiliers et de cheptel, prêts contractés, démission ou abandon de leurs fonctions), ils sont des milliers dans un risque réel de retour à la case départ. Le consul américain à Nouakchott, monsieur Avan Stanley, a en effet brandi la menace d’expulsions. Dans une interview à un site de la place, le diplomate américain a affirmé de manière catégorique que « les immigrés mauritaniens sans papiers n'auront pas, une fois entrés aux États-Unis, le statut approprié pour y vivre ou y travailler officiellement », avant de lâcher une bombe: « Il est prévu qu'un grand nombre de ces émigrés mauritaniens irréguliers se retrouvent à nouveau en Mauritanie ».
Monsieur Avan Stanley précisait que« plus de douze mille mauritaniens sont arrivés illégalement aux États-Unis d'Amérique en sautant le mur mexicain », via le Nicaragua. Le rêve pourrait virer au cauchemar et deux faits sont à même d’étayer cette thèse. La semaine dernière, le ministre mauritanien des Affaires étrangères, monsieur Mohamed Salem ould Merzoug a discuté, par vidéoconférence, de la question de la migration de la jeunesse mauritanienne vers les USA avec le secrétaire américain à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, tandis que plus d’une centaine de Sénégalais entrés illégalement aux États-Unis ont reçu, le week-end dernier, un avis d’expulsion vers leur pays. De son côté, le consul général du Sénégal à New-York, monsieur El Hadji Amadou Ndagane Ndao, renseigne que le département américain de la Sécurité intérieure avait retenu, le jeudi 14 Septembre, le rapatriement des migrants. La même source souligne que le ministère des Affaires étrangères et des sénégalais de l’extérieur avait été saisi en ce sens «depuis plusieurs jours».Les conséquences seront sans doute dramatiques.
Tout comme dernièrement l’ambassadrice de son pays, monsieur Avan Stanley a mis en garde contre les dangers de l'immigration illégale :« chercher à entrer clandestinement aux États-Unis par la frontière mexicaine est très coûteux et aventurier […] l y a un réel risque de kidnapping et même de mort […] nombreux sont ceux qui dépensent des millions d'euros pour ne se retrouver qu’avec des dettes[…] Les Mauritaniens qui voyagent de cette manière s'exposent souvent au danger et à un voyage semé d’embuches […]Si les gens veulent immigrer de façon durable, le meilleur moyen actuellement en vigueur est de passer par le tirage au sort des « visas de diversité », un programme trop rarement hélas utilisé par les Mauritaniens », a conclu la diplomate.