Le gouvernement mauritanien vient d’adopter le projet de loi de la startup-Act lors du conseil des ministres du jeudi 7 septembre 2023. Un pas décisif et surtout une excellente nouvelle, fruits d’une vision collective et d’un travail de longue haleine porté par de jeunes entrepreneurs et acteurs de l’écosystème pour un environnement propice à l’initiative privée (Entrepreneuriat et auto-emploi…) et à l’innovation.
Un projet porté par les jeunes….
Alors même que l’actuel chef d’État n’était pas arrivé au pouvoir… et bien avant donc la création du Ministère de la Transition Numérique de l’Innovation et de la Modernisation de l’Administration, nous avons pensé à l’instar de plusieurs pays d’Afrique, que la loi, StartupAct, est nécessaire voire fondamentale pour favoriser la création d’un environnement propice à l’entrepreneuriat en particulier celui des jeunes en Mauritanie de la manière la plus rapide et plus innovante pour accéder à la croissance et au succès entrepreneurial.
En ma modeste connaissance, c’est l’une des rares initiatives portées par des citoyens et qui atteigne ce niveau de reconnaissance qui suit son bonhomme de chemin. Cette initiative a vu le jour après la réalisation de plusieurs activités dans le sens de l’entrepreneuriat innovant des jeunes dont la première date de 2014-2015.
Une vision collective avec une démarche inclusive…
C’est le lieu de féliciter l’ensemble des acteurs et partenaires ayant œuvré pour cette grande avancée. Les félicitations vont en particulier à l’endroit des membres des incubateurs Hadina RIMTIC (Pionnier de la StartUpAct en Mauritanie et architecte de la démarche inclusive dont le ministère de la transition numérique s’est approprié…) et bien évidement les autres acteurs que l’on considère comme incontournables de l’écosystème sans l’apport et l’engagement desquels ce projet ne saurait voir le jour, je cite la Jeune Chambre de Commerce de Mauritanie à travers i-Lab, Start-Up Mauritania, Kosmos Innovation Center de Kosmos Ennergy, Intaj, Sahel Invest… entre autre acteurs du secteur privée mauritanien et les PTF, en premier rang le groupe Banque Mondiale…
Toutes ces organisations pionnières et l’ensemble des jeunes entrepreneurs de notre jeune écosystème, qui par leur créativité et leur sens d’influence ont su convaincre le gouvernement pour l’aboutissement de cette initiative novatrice.
En dehors de l’idéation, le ciblage des partenaires et la conception de la démarche inclusive, gage de succès, l’initiative est portée par le Ministère de la Transition Numérique de l’Innovation et de la Modernisation de l’Administration ayant associé, dans une certaine mesure, les dits acteurs-initiateurs.
Un pas fondamental pour l’écosystème et l’environnement des affaires en Mauritanie…
Ce projet de loi constitue un pas historique, une fois voté et promulgué. Tout de même, le décret et les modalités d’application doivent faire l’objet d’une véritable inclusion des acteurs réels et actifs afin que la future loi impacte significativement les indicateurs économiques du pays et la croissance des entreprises porteuses de solutions innovantes pour le pays.
Également, ce projet de loi est non seulement un acquis important pour les entrepreneurs locaux (nationaux), mais surtout un apport considérable pour aider le pays à se doter d’un écosystème entrepreneurial beaucoup plus attractif des investisseurs étrangers. Il convient d’ajouter aussi le rôle important que jouera ce projet de loi pour la capacitation de nos entrepreneurs en termes de législation, démarche administrative, formation, accès au marché…, à explorer les opportunités du marché local qui est à la veille de l’exploitation du gaz et bien entendu d’autres marchés régionaux et internationaux.
Qu’est-ce que la startupAct ?
La StartupAct est un cadre juridique spécial dont l’objectif est de promouvoir l’entrepreneuriat innovant à travers un écosystème propice & incitatif, qui dispose d’un ensemble d’outils facilitant aux jeunes entrepreneurs un accompagnement de bout en bout. Parmi ces outils nous pouvons citer : La création et le soutien d’incubateurs d’entreprises dont le but consiste à la capacitation des entrepreneurs, la mise en place des fonds pour le financement de la création et de la croissance des entreprises, l’attribution des formation de qualité consistant à renforcer les compétence techniques et managériales, l’accès à l’information et au marché en particulier public, la promotion de l’innovation ouverte entre autres outils dynamique allant dans le sens d’innovation continue.
L’autre grand défi : Soutenir les TPE-PME et renforcer l’écosystème de l’entrepreneuriat des jeunes… Il est indispensable d’accompagner un secteur privé composé d’une nouvelle génération de jeunes suffisamment outillée, capable de soutenir le tissu économique et de faire face aux réalités et changements socioéconomiques du monde à travers la technologie et l’innovation. Dans notre pays, il existe aujourd’hui une jeune génération qui œuvre avec la plus grande détermination à développer un écosystème favorable à l’entrepreneuriat, mais les limites et les obstacles sont nombreux car « l’État n’a pas su les accompagner à temps ».
A la lumière d’un phénomène mondial, plusieurs incubateurs ont été créés afin de lancer une dynamique de startup-TPME à travers des compétitions en entrepreneuriat et des programmes d’accompagnement d’entreprises... En ce sens, des activités sont organisées pour développer une démarche d’intelligence et d’innovation collectives. Celles-ci sont de niveau assez comparable à celles des autres pays de la sous-région, qui pourtant semblent faire mieux que nous dans plusieurs domaines. Les résultats de ces initiatives sont assez encourageants et montrent d’une part la nécessité de lancer de grands projets soutenus par l’État et d’autres part de transformer le potentiel entrepreneurial, très sous-exploité en richesse, afin de la considérer comme pierre angulaire du développement socio-économique du pays.
L’absence de la culture entrepreneuriale dans toutes ces facettes, le défaut de compétences nécessaires en matière d’entrepreneuriat constituent des blocages qui empêchent l’entrepreneur de pouvoir bien choisir et peaufiner les idées, fixer les objectifs et de définir le chemin qui mène à la réalisation et au succès.
Le prochain défi consiste à mettre en place incessamment un cadre juridique favorable à la préparation des entrepreneurs locaux à saisir les opportunités de l’exploitation du gaz à travers le "local content" (Contenu Local).
A suivre…
Dahaba D. DIAGNA, Entrepreneur
Membre fondateur et Vice-président de Hadina RIMTIC,
Membre de la Takforce pour l’élaboration du projet de loi de la startupAct