Bon, on disait anciennement que si l’imam est frappé, le muezzin prend peur. Chez nous, nul n’est au-dessus de rien du tout même s’il est député. Cette histoire d’immunité, ce n’est pas vraiment un vrai rempart contre rien du tout. Tu parles un peu passe. Tu continues à parler. Attention. Tu continues encore. Les procédures se mettent en branle par elles-mêmes et te voilà ‘’ taf taf’’ sans immunité, sans liberté, sans honorabilité ! C’est comme ça au pays des hommes bleus. Comme ça, on aura tout vu, tout entendu, tout fait. En réalité comme le dit encore si bien un adage de chez nous ‘’ parler, parler n’est pas bon’’. Même si en réalité nous sommes un peuple de parleurs voire même de hauts parleurs qui parle depuis plus de soixante ans. Depuis le soleil des indépendances jusqu’au monde s’éffondre au bout de bois de dieu à l’être et le néant à la peste au covid jusqu’à maintenant on ne fait que parler dans tous les sens et à tort et à travers. Que le président parte en Chine ou à Boumdeid est largement suffisant pour parloter pendant au moins deux semaines : Il est parti, il est revenu, il était avec qui, il a fait quoi, il a fait ceci ; il a fait cela. Or, comme on dit du voyageur que ce qui compte ce n’est pas la durée du séjour mais ce qu’il a apporté. Et dire que par ces temps très spéciaux du coup d’état de Tchiani et de ses acolytes, ce n’est pas facile d’aller en Chine et rapporter dix milliards puis juste d’aller à Abuja pour se faire entendre par les présidents de la CEDEAO dont on n’est même pas membre depuis très longtemps et surtout de donner des leçons en prévention et gestion des coups d’état. Quelle Afrique. Afrique mon Afrique où des putschistes reconvertis donnent des leçons de démocratie pour dissuader des jeunes frais émoulus à renoncer à un strapontin moelleux qui leur ouvre les voies impénétrables de l’argent et des honneurs. Quelle est la relation entre un pont, un robinet et la pluie ? C’est l’eau qui ne va pas sans électricité. Une histoire très compliquée. Quand l’électricité va, l’eau va. Quand l’eau va, l’électricité ne vient pas. Un vrai complot digne d’une opposition qui a fait de très mauvais scores électoraux aux dernières élections. Sinon comment cette eau qui coulait abondamment peut-elle s’arrêter en cette canicule pour assoiffer si dangereusement les vaillantes et héroïques populations de Nouakchott ? Les responsables de l’électricité et de l’eau ne sont pas sérieux. Pourquoi ? Très simple. Alors que les gens ont soif, ils sortent à la télévision pour nous dire que nous sommes en hivernage et que c’est une histoire d’argile qui est passée en travers des canalisations de l’Aftout Essahli dont les études datent de l’époque de feu Moktar et du PPM. Ces directeurs généraux évitent de nous dire que cette histoire de soif et de délestage est recurrente à cause des mauvaises et peu inspirées solutions conjoncturelles dont ils usent et abusent. Ils devraient dire aux gens que les dizaines de milliers de groupes électrogènes de très mauvaises qualité que leurs commissionnaires achètent sont à l’origine de la catastrophe et que les travaux inutiles qu’ils entreprennent depuis des décennies n’ont servi qu’à construire des centaines de villas cossues, qu’à constituer des parcs automobiles qu’à financer des voyages de noces et à entretenir cheptels et bergers dans les déserts des hodhs et du Tiris. S’incliner devant le président en faisant semblant de l’écouter religieusement en hochant les têtes et en gesticulant n’est qu’une autre scène d’une comédie qui ne finit que pour recommencer. Salut !
Sneiba El Kory
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.