M. Mohamed Borboss, président du parti de la Construction et du Progrès (PCP) : ‘’Je ne pense pas que cette Assemblée Nationale puisse continuer’’

21 June, 2023 - 18:45

Le Calame : Votre parti a participé aux dernières élections locales. Quelle évaluation vous faites  devos résultats?

 

-Mohamed Borboss : Oui, nous y avons participé avec des espoirs, une abnégation et une volonté sans pareil. 

C'était un défi que nous avons bien voulu relever : nous imposer en participant effectivement dans la gestion de nos communes et régions, au niveau de l'Assemblée Nationale, sur toute l'étendue du territoire national, par les listes que nous avons proposées et par nos élus choisis éventuellement par notre électorat. Mais hélas !Non seulement nous avons été trahis par des adversaires dits ‘’politiques’’ sans morale, ni foi, ni loi, ni scrupules aucuns et qui n'ont en plus eu cure de la volonté du président de la République d'assainir notre démocratie naissante, la relancer sur de bonnes bases et perpétuer un climat sain de sérénité, que lui-même s'est investi pour créer, à même d'établir la confiance et la complémentarité entre tous pour bâtir cette nation qui est la nôtre à tous.

Certains, aux esprits et pratiques machiavéliques, n'y ont vu qu'une simple  occasion pour assouvir leurs appétits mesquins et destructeurs et exécuter leur agenda trop sectaire, trop mercantile, en faire un exutoire pour y verser leur venin et isoler par les moyens les plus vils tout celui qui aurait pu leur barrer le chemin.

C'était donc un fiasco. C'était ridicule.

C'était loin de ce qu'on a convenu comme classe politique soucieuse d'asseoir un véritable climat politique sain et prometteur à notre société. 

C'est dire que jamais pareilles fraudes n'avaient été enregistrées sur notre sol, diligentées et supervisées par des esprits et mains connus par leurs forfaitures faisant leur notoriété. Et ils ont le culot de défendre leurs forfaits, les justifier et les présenter comme des victoires.

 

-L’opposition et certains partis de la majorité ont dénoncé des « fraudes massives »  lors de ce scrutin ». Les partis de la majorité dont le vôtre ont appelé le président de la République « à prendre ses responsabilités ». Visiblement, vous n’avez pas été entendus par celui-ci ?

 -Il est vrai qu'à l'issue de cette mascarade d'élection, une lettre avait été adressée par certains partis de la majorité présidentielle, une majorité,  faut-il le préciser, au président de la République via le ministère de l'Intérieur et de la Décentralisation.

Une rencontre a bien eu lieu avec ce département et nous pensons qu'à l'instar de nos amis de l'opposition,  nous aurons nous aussi, notre tour pour rencontrer le président de la République et échanger avec lui sur les questions d'actualité. 

Il reste à caser cela en fonction de l'agenda et la disponibilité du président de la République, à mon sens.

 

-L’opposition démocratique a appelé, quant à elle, à une reprise des élections dans certaines circonscriptions ; elle a ensuite réclamé la  dissolution de la CENI. Qu’en pensez-vous ?

-Nous, certains partis de la majorité avons demandé plus:

-l'annulation de ces élections que nous avons jugées non transparentes et loin d'être crédibles 

-sommé la CENI de réviser ses manières de gérer ces élections et revoir et la composition de ces membres et démembrements non sans revoir sa logistique entre autres. 

 

-La nouvelle Assemblée Nationale sera installée le 19 juin courant. Qu’attendez-vous de cette chambre et du nouveau gouvernement qui devra s’en suivre ?

-La nouvelle Assemblée Nationale, dites-vous, nous pensons qu'elle ne peut faire long feu.

Des circonstances font qu'elle doit être installée peut-être mais qu'elle puisse continuer, je ne le pense pas.

Elle ne représente aucunement la volonté du peuple, et  loin encore de ce travail tant entretenu et suivi par le président de la République pour que les choses changent pour le mieux. Sa dissolution est en son sein. Elle n'est pas représentative et n'a pas les atouts pour continuer.

Un gouvernement fort, vigilant, il doit y en avoir pour se déployer efficacement afin de mettre en œuvre tout ce qui peut aider à ce que les choses se décantent.

Nous faisons notre petit bonhomme de chemin mais nous agissons dans la sérénité, la paix et le souci de ne rien faire qui puisse ternir l'image du pays, ou provoquer des troubles quel qu’ils soient, confiants que nos doléances seront entendues car en parfaite symbiose avec les attentes du président de la République et les fils intègres de ce pays qui nous est cher.

Je vous remercie.

 

Propos recueillis par Dalay Lam