En collaboration avec le Ministère des Affaires économiques et de la promotion des secteurs productifs, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’USAID, la coalition mauritanienne « Publiez ce que vous payez » (PCQVP) a engagé, mardi dernier, (6 juin) une campagne de sensibilisation sur les enjeux liés aux industries extractives, en outillant notamment les journalistes et les organisations de la Société civile. Cette campagne entre dans le cadre du programme de renforcement de l’engagement des espaces civiques pour la promotion de la transparence et de la redevabilité dans le secteur extractif en Mauritanie.

Monsieur Ba Aliou Coulibaly, président de la PCQVP, a souligné le rôle que peuvent jouer les journalistes en faveur d’une meilleure gestion de nos ressources, en accédant aux sources fiables en matière de transparence dans les industries. « Cette campagne », annonce-t-il, « espère contribuer à la lutte contre la pauvreté, à travers une gestion transparente et responsable des ressources naturelles. Ainsi les actions menées par les OSC et le gouvernement dans le domaine de la transparence seront connues par une large partie de l’opinion nationale qui disposera d’une meilleure connaissance des différents enjeux liés aux industries extractives. À l’inverse, les préoccupations des différents segments de la population en rapport avec ce secteur seront identifiées et prises en charge par les pouvoirs publics. Au cours de cette campagne, les professionnels de la communication devront produire des articles de sensibilisation de masse sur les cinq thématiques suivantes : la transparence financière ; les contrats et autres obligations ; la responsabilité sociale des entreprises (droits des travailleurs et des communautés) ; l'impact environnemental et le contenu local. »

Fondée en Août 2006, la Coalition PCQVP est constituée d’un réseau de vingt-trois organisations de la Société civile réparties en six familles. Son objectif global est le même que celui de la campagne susdite – contribuer à la lutte contre la pauvreté à travers une gestion transparente et responsable des ressources naturelles – en œuvrant pour la publication transparente de toutes les transactions (redevances, taxes, bonus) entre les compagnies extractives et la Mauritanie. Au rang des objectifs spécifiques, il s’agit, entre autres, de s’assurer« que les revenus tirés des extractives contribuent au développement socio-économique du pays et à la réduction de la pauvreté ; que les droits et le bien-être des travailleurs sont respectés ; et, enfin, que l’environnement et la santé des populations sont préservés ».

Le conseiller du ministre du Pétrole, des mines et de l’énergie, monsieur Ahmed Vall, a jugé urgente« la formation d’un noyau professionnel pour développer le contenu local répondant positivement aux besoins du marché du travail ». Monsieur Fah Brahim, chef de l’unité « Gouvernance » au PNUD, évoquait pour sa part « les dangers des industries extractives, notamment la pollution », avant de mettre en exergue « les droits des citoyens mais aussi l’importance de la sensibilisation et de la conscientisation des gens sur les impacts liés aux activités minières ». Selon le représentant du PNUD, « cette journée a pour objectif de conscientiser les acteurs afin de minimiser les impacts négatifs de la gestion des ressources sur la population. C’est pourquoi la sensibilisation des acteurs de proximité (Société Civile, journalistes, etc.) s’avère nécessaire. Il s’agit de faire passer la bonne information et de faire comprendre aux citoyens leurs droits et leurs devoirs ».Monsieur Diallo Daouda, représentant de l’USAID, a de son côté insisté sur la nécessité de renforcer le cadre réglementaire des sociétés mais également les capacités des OSC et des journalistes. « Il faut », insistait-il, que « ces revenus contribuent à l’autonomisation des femmes et des couches vulnérables et au développement du pays ».

Signalons que l’expert international Luc Damiba, conseiller technique du projet « Transparence et responsabilité dans les secteurs des industriels » (PNUD-Mauritanie), a présenté un exposé sur les sources d’informations des journalistes travaillant sur le secteur extractif et partagé son expertise avec ceux-ci et les autres cibles du projet.

Synthèse Thiam