C’est dans la journée du 30 Mai, en milieu de matinée que de violents incidents ont éclaté entre policiers et des jeunes, essentiellement des Haratines et Négro-africains qui manifestaient contre la mort du jeune Oumar DIOP dans un commissariat de police à Nouakchott. La police débordée fait usage d’armes à feu contre les manifestants. Il était presque 12 H, lorsqu’une balle atteint un jeune manifestant, répondant au nom de Mohamed Lemine Ould Aly NDIAYE. Aussitôt, un groupe de jeunes s’empare du corps, le sang coulant à flot, puis le dépose à l’hôpital où on ne tarda pas à constater son décès.
Aux environs de 13 H, la photo du jeune boulanger habillé en maillot et d’une culotte commence à faire le tour des réseaux sociaux. La tension monte d’un cran, des barricades sont dressées dans les différents endroits de la ville, surtout sur l’artère goudronnée, des pneus brulés, des magasins et boutiques saccagés, l’effectif de la police, très réduit est subitement débordée. Les renforts de gardes et de militaires ne parviennent pas à calmer ces foules de manifestants déchainées. C’est au 3ème jour que les jeunes commencent à se calmer, dieu merci. La famille du jeune Mohamed Lemine, tué par balle par un policier, affecté dans la ville depuis longtemps est sur toutes les lèvres. C’est lui qui est accusé d’avoir tué Mohamed Lemine. Le 1er juin, vers 13, la famille dépose une plainte à la police contre la police, qui selon elle aurait tué le jeune boulanger, Mohamed Lemine. Le pouvoir, fidèle à ses méthodes, commence à exercer des pressions sur la famille pour obtenir le pardon. Mais en vain. Il (l’Etat) refuse de livrer la dépouille à la famille pour l’enterrer conformément aux règles édictées par notre sainte religion, l’islam. Face à ce refus, l’Etat décide d’enterrer le corps.
Le 03 juin 2023, très tôt dans la matinée, Mohamed Lemine sera enterré dans un coin du cimetière de Boghé, mais sans aucun membre de sa famille.
Brahim O Ely Salem - CP au Brakna