La Mauritanie est complètement bouleversée. Élections municipales, législatives ou régionales ; Commission nationale électorale indépendante ; partis INSAF, RFD, UFP, RFD et autres dizaines de milliers de partillons ; les armées d’électeurs et les bataillons de cosaques envoyés au pilori pour superviser ou faire culbuter les élections : tout est sans dessus dessous. Cacophonie totale. Chacun va de son côté, les mains sur la tête, criant à qui veut l’entendre « qu’ Allah bénisse El Hajjaj, combien était-il juste ! ». Bref, un vrai branle-bas où chacun ne sait plus quoi faire ni dire. De Timbédra à Conakry, les vols réguliers sont pleins à craquer de passagers préférant allant se jeter dans la mer que d’essuyer l’affront d’une défaite qu’ils n’avaient su calculer ni vu venir ! Jamais, de mémoire de mauritanien, autant de bruits et de réclamations ne furent ouïs ni observés. Même le parti du pouvoir, malmené ici et là malgré des scores inédits à Nouakchott où il rafle toute la mise municipale et régionale, même ce parti crie, revendique, rouspète et redemande à refaire, à défaut des élections, au moins les comptes. Ce qui est sûr, c’est que la Mauritanie aura son parlement du rire avec de tout : des députés hommes, femmes, jeunes venus de tous les horizons, probablement un véritable arche de Noé à bord de laquelle on comptera une paire de chacun d’eux ! Quand tu ne laisses pas la politique, la politique te laisse ! Imaginez quelqu’un là depuis plus de trente ans à parler, revendiquer, refuser, accepter, vendre, acheter, négocier, se compromettre, promettre, placer, déplacer,
faire et défaire ! Plus de trente ans à ne rien écouter, à tout vouloir avoir. Accaparement total. Autocratie totale. Totalitarisme total. Eywe ! Rien ne sert maintenant de crier alors que les zéros se sont alignés sur toute la ligne. Municipales : 0. Législatives : 0. Régionales : 0. Deuxième tour : 0. Commission Electorale nationale Indépendante : 0. Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation : 0. Opposition : 0. Majorité : 0. Parti au pouvoir : 0. Électeurs : 0. Élus confondus : 0. Sages de la CENI : 0. Directeurs centraux et ingénieurs : 0. Présidents des bureaux de vote et assesseurs :0. Seul le président de la République n’est pas 0, protégé qu’il est par la loi sur les symboles de l’État. Anciens grands opposants historiques rattrapés par leur passé et par de très mauvais résultats : c’est pas zéro, mais c’est tout comme. Chez les Beïdanes (Nida El Watan) l’anti RAG, on dit qu’« il a honte, celui qui a vieilli ou grandi ». Alors, bonjour la retraite et vivement la présidentielle ! Avec bien sûr la même CENI de cet ancien ministre de l’Intérieur retraité comme les autres.
Salut!