L’annonce de la date des échéances électorales sonne le la de la course aux candidatures entrainant la rixe à laquelle notre pays est habitué en de telles occasions, alors « Halima va-t-elle reprendre ses vieilles habitudes » ? Ou les acteurs vont-ils en décider autrement et adopter de nouvelles règles compatibles avec l’exercice démocratique et respectant les critères objectifs de sélection des candidatures ?
Franchement, je n’ai pas de réponse à cette question. Mais il est clair que cette vieille oligarchie vulgaire et haineuse qui se perpétue depuis l’avènement du processus électoral présentant un visage aussi scabreux que révoltant et abritant sous un château de cartes leur désir de gloire et leur soif de pouvoir. Cette horde sans scrupule qui n’hésite pas à aduler et même vénérer le prince fut-il dictateur, despote, larcin ou tout à la fois, peut importe pourvu qu’ils arrivent aux portes du pouvoir. En bons disciples de Machiavel, tout est permis : des défilés de beaux tout-terrain en passant par les soirées mondaines où se mêlent fornication aux louanges les plus délirants.
C’est par ce style de clientéliste et de jésuite que cette cour a peint notre parcours électoral des décennies durant. Ce sont les mêmes qui louent le leader et le décrivent sous toutes les formes : le président inspirant, le leader exceptionnel, le serviteur du pays et le héros de son développement, c’est lui qui « nourrit contre la faim et rassure de la crainte », et c’est à qui la nation doit allégeance et soumission au point d’exiger de le couronner roi et ses fils princes héritiers.
Mais ce qui est à la fois surprenant et étrange, c’est que chaque fois que le dirigeant est absent ou disparaît pour quelque raison que ce soit, souvent chez nous par coups d’État militaires, après chaque changement au sommet de la pyramide, que se passe-t-il ? Vous voyez toute cette horde se détourner de son ancien chef, le maudire et arborer la peau qui convient au nouveau, le vénérer et le louer en jouant la même détestable symphonie à la gloire du nouveau messie tant attendu. Ce dernier n’hésitant d’ailleurs pas à reprendre les mêmes et recommencer de plus belle.
Nous sommes ravinés et las de cette classe d’hypocrites et de flatteurs qui spolient nos richesses et sapent notre avenir. Nous en avons assez et il est grand temps de nous en débarrasser à jamais.
Puissent ces élections constituer l’occasion tant attendue pour changer notre classe politique et d’en enfanter une nouvelle pour laquelle la sélection se ferait sur la base des critères d’intégrité, d’honnêteté, d’expérience et professionnalisme. Je peux jurer par tous les saints que cette classe abonde dans notre pays, et qu’il suffirait de la chercher sérieusement et en toute bonne foi.
Oui ; c’est bien l’occasion de renouveler cette classe politique guignarde et désuète que seul le monarque républicain peux et doit décimer. Le même qui, au crépuscule de son premier mandat, et en prévision du second, se voit dans l’obligation d’agréger les acquis aux aspirations légitimes du peuple mauritanien au développement économique et à la justice sociale. C’est aussi son occasion de s’affranchir de cette horde pour pouvoir mettre en place son programme de développement, préparer les prochaines échéances et peut-être se voir inscrire dans les bonnes pages de l’Histoire.
A bon entendeur salut.