Les élections législatives et municipales étant en vue cette année. On est en droit de se demander si les partis de l'opposition, ou ce qui en reste, s'y préparent réellement. Beaucoup d'observateurs en doutent. Je ne fais pas exception non plus. C'est pourquoi je publie ce billet pour sonder les avis sur ces échéances décisives. Il s'agit surtout de désigner les représentants de la souveraineté nationale chargés d'exercer le rôle de parlementaire au nom du pouvoir législatif.
Les partis de la majorité et surtout le principal parti parcourent sans répit le territoire national pour tenter de faire le plein des voix. Nul ne peut leur reprocher d'anticiper une sorte de pré-campagne législative. On a beau lui faire des reproches, on oublie de reconnaître l'union de la majorité au pouvoir. Alors que côté opposition, c'est la désunion totale et d'interminables luttes de clans qui s'offrent en triste spectacle. Voyons l'état des lieux de cette opposition qui bat forcément de l'aile depuis le début de la présidence de l'actuel chef de l'État.
Opposition fragmentée
Les partis traditionnels que je n'ai pas besoin de citer sont hors-jeu et paraissent incapables de se régénérer. Leurs derniers scores incitent à la débâcle. Mais un fait retient mon attention. C'est l'extraordinaire désunion des leaders d'une opposition qui n'a jamais été si fragmentée. Quelques exemples pour s'en convaincre. Ma grande stupéfaction est l'état de déconfiture des partis dirigés par les leaders originaires de la vallée. La CVE elle-même reste divisée en deux partis incapables de se regrouper et se fondre en un seul parti. La coalition mise en place, dirigée par un homme du passé, est une coquille vide.
Sarr Ibrahima et son AJD-MR a beau critiquer le système dirigé par les partis au pouvoir, il continue de s'isoler sans chercher à bâtir une union de l'opposition. Samba Thiam mène un combat improductif sans envisager de se greffer à un parti dirigé par ses frères de l'opposition. Pourquoi ne pas s'arrimer à une CVE unie ou AJD-MR revigoré comme du reste Biram qui préfère se coaliser, de manière pragmatique, avec un parti d'opposition, faute par l'État de reconnaître sa formation ? Samba Thiam et ses amis auraient tort de s'isoler des autres partis. Et pourquoi ne prendrait-il pas l'initiative de prôner l'union de tous les partis d'opposition ?
Du côté de Tawassoul, aucune envie de se coaliser avec d'autres partis. Il préférerait sans doute se rapprocher du parti au pouvoir. Reste le cas Biram. Sans doute l'opposant le plus actif sur le terrain avec ses visites multiples dans le pays profond pour fidéliser sa base électorale. Sa proximité un moment avec le chef de l'État aurait rendu perplexe une partie de son électorat des autres communautés du pays. On oublie parfois que le jeu politique implique aussi des ententes de circonstance sans lendemain. Biram a retrouvé depuis lors sa verve et sa combativité. On ne saurait lui reprocher ses appels incessants à plus d'unité. Une idée qu'il a toujours soutenue. Je reste fermement convaincu que sans une unité réelle, et non de façade, l'opposition dans sa grande majorité se dirige vers des élections suicidaires et le risque d’une disparition complète autant des vieux partis que de leurs dirigeants qui ratent ainsi le train de l'avenir. La seule option qui vaille reste une union de toute urgence.
Béchir Fall