A chaque conseils des ministres, on annonce la nomination d’un ou de plusieurs présidents de conseils d’administration des sociétés et entreprises publiques et parapubliques. Le dernier conseil des ministres du jeudi dernier a vu la nomination de 5 nouveaux PCA. On dirait que la baisse des émoluments de ces nominés, décidée par le gouvernement, en août dernier n’a fait qu’accélérer la cadence.
Si les noms des heureux nominés sont tus, les mauritaniens aimeraient quand même connaître les profils et les critères de ces messieurs que les contribuables mauritaniens continuent de nourrir durant des années et souvent après leur retraite. Et souvent pour ne rien faire, parce que tout simplement l’écrasante majorité de ces messieurs n’ont aucune compétence des domaines dans lesquels ils sont souvent bombardés, comme ce fut le cas lors des dernières nominations. Que dire quand ils sont devant des bailleurs de fonds ? Or, l’une des meilleures écoles de hautes études en administration de Montréal, indique que le PCA doit avoir la capacité d’aller chercher la contribution potentielle de chacun des membres, créer un climat d’échanges qui permettra de prendre des décisions stratégiques, attirer les meilleurs individus avec les compétences requises pour se joindre au conseil, gérer avec tact et délicatesse les relations et bâtir une solide complicité et une bonne compréhension du rôle du président et du chef de direction. Il leur appartient ensuite de rendre compte, dans un rapport joint au rapport de gestion des conditions de préparation et d’organisation des travaux du conseil, ainsi que des procédures de contrôle interne mises sur place par la société.
Chez nous, de l’avis général, nombre de nos PCA n’ont ni les compétences, encore moins le temps pour s’occuper de tout ce travail. Ils sont souvent des retraités que le gouvernement a décidé de «recaser ou de recycler » quelque part pour « services rendus » ou pour «récupérer et faire taire.» contre voitures de fonction et carburant.
C’est la raison pour laquelle les PCA ne font pas grand-chose. La complicité qui s’établit avec le directeur général de leur société achève le reste. Les rapports et autres décisions sont souvent négociés.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !