Le gouvernement approuvé, ce mercredi 21 décembre, lors de son conseil hebdomadaire, le chronogramme des prochaines élections proposé par la commission électorale nationale indépendante (CENI), il y a quelques semaines. Désormais donc, les partis politiques sont fixés sur l’ouverture de la campagne électorale et les dates des scrutins. Ainsi, le collège électoral est convoqué le 28 février prochain, l’ouverture de la campagne électorale démarrera, quant à elle, le 28 avril et le 1er et le 2e tour des municipales, régionales et législatives auront lieu, le 13 mai et le 27 mai 2023. Le gouvernement a également décidé de proroger la date de validité des cartes nationales d’identité dont beaucoup sont expirées. Il s’avère impossible de les renouveler, d’ici février 2023. Un recensement à vocation permettra de réajuster la liste électorale.
Le compte à rebours commence alors. On sentait depuis quelque temps, la fièvre préélectorale monter, à travers des meetings et initiatives de soutien, du côté INSAF, principal parti de la majorité présidentielle. Le président de la République multiplie pour sa part ses sorties à l’intérieur du pays. Une manière à peine voilée de vendre ses réalisations et soutenir ainsi INSAF à qui il arrive d’avoir besoin d’un sérieux coup de pouce. Le ministre secrétaire général de la présidence, un homme connu pour sa discrétion sous Ould Abdel Aziz s’est rendu chez lui à l’Est pour dit-on une campagne de sensibilisation et donc électorale avant l’heure. Les cadres, soucieux de préserver leur poste, mobilisent les leurs pour se faire entendre et voir.
Du côté de l’opposition, fortement divisée, des manœuvres sont en cours depuis peu ; des tentatives d’alliances sont en gestation. Comme on le sait, à chaque approche des élections, l’opposition montre son incapacité de s’unir autour de l’essentiel. Certains partis n’ont pour seul objectif que d’aller à des élections pour grappiller quelques communes et postes de députés. D’autres, plus idéologique et soucieux de débats d’idées pour avancer la Mauritanie doivent souvent avaler des couleuvres. Conséquences, le poids de l’opposition se réduit comme peau de chagrin. Après avoir souffert sous Ould Abdel Aziz, elle a cru trouver en son successeur, un homme ouvert, disposé à des concertations sur des questions nationales. L’échec en septembre –octobre de la tenue d’un dialogue avec le pouvoir alors que celui-ci était sur le point de démarrer est venu la renvoyer à la réalité. Il faut disposer d’un rapport de force en sa faveur pour s’imposer, ce qui loin d’être le cas ; on lui a imposé des concertations pour préparer des prochaines élections. Cette perche tendue par le gouvernement est venue montrer combien les divisions sont profondes entre les partis politiques de l’opposition. Pourvu que les prochaines élections ne viennent pas achever ce qui reste de notre opposition désormais en marche forcée.
Et c’est dans la perspective de ces élections et des alliances qui devraient survenir que l’ancien président de la République est revenu dans l’arène politique. Après son séjour très médiatisé en France, en Belgique et en Allemagne et surtout l’accord qu’il a scellé avec les FLAM, Ould Abdel Aziz s’agite beaucoup pour pouvoir peser sur l’arène politique, en attendant son procès dont la date est attendue, on ne sait pas avant ou après les élections ; le dossier a été en tout cas transféré au tribunal de la corruption, il y a quelques semaines déjà.