Informatique et migration/Par Mussa Sallah

13 December, 2022 - 13:34

L’informatique est un vaste monde en constante évolution, hébergeant des milliards de personnes physiques et morales à travers le Globe. Plus grand marché mondial pour les téléphones mobiles, combien l’Afrique compte-t-elle de marques fabriquées sur son sol ? Quasiment aucune… Un constat aussi malheureux qu’ahurissant.

Chaque jour, des millions de migrants africains se rendent dans une agence ou boutique pour acheter ou souscrire à des données mobiles. La plupart de ces gens se retrouvent ainsi à naviguer des heures durant sur les media sociaux. Ailleurs dans le Monde, ces réseaux sociaux génèrent des revenus de 1500 à 2000 USD par semaine pour ceux qui savent les rentabiliser. Comment? Très simplement en éditant des pages quotidiennes sur You Tube ou Facebook attirant un nombre croissant de visiteurs qui pousse les entreprises en quête de publicité à proposer des sommes considérables pour intégrer sur ces pages la promotion de leurs produits ou de leurs services, afin d’augmenter eux aussi leur clientèle et leurs profits.

En Chine et dans la plupart des pays asiatiques, des enfants de 12 à 16 ans maîtrisant un tant soit peu l’électronique confectionnent les montres, radios et autres gadgets que nous consommons en abondance sur nos marchés africains. Les plus qualifiés se lancent même dans la manufacture d’appareils mobiles et autres tablettes que nos migrants achètent et utilisent pour se connecter sur la Toile.

Ces mêmes techniciens en herbe grandissent et deviennent des ingénieurs chevronnés capables de travailler pour des fabricants d’automobiles afin de doter celles-ci d’ordinateurs. D’autres se lancent dans la programmation de logiciels pour des entreprises conventionnelles ou spécialisées dans les jeux vidéo, comme Sony ou Nintendo. L’Asie est donc au top de cet immense marché.

 

Réveil de l’Afrique ?

Mais voici que l’Afrique se réveille ! La première Académie de drones a vu naissance au Malawi. Des africains de tout âge manufacturent ainsi ces petits engins. D’autres s’exercent à leur pilotage et obtiennent même des diplômes les habilitant à travailler pour diverses entreprises à travers le Globe. À quand l’industrie du drone en Mauritanie et en Afrique de l’Ouest ?

Certes nos migrants africains en Mauritanie sont en majeure partie des illettrés qui n’ont jamais fait les bancs. Mais nombre d’entre eux deviennent réparateurs de mobiles et tablettes dans les marchés informels locaux. D’autres s’adonnent à la vente de ces appareils, maîtrisent peu-à-peu leur fonctionnement et leur réputation se construit de bouche à oreille. Une vision du futur pourrait naître dans les centres où vivent les migrants et révolutionner radicalement la dynamique actuelle…

Akon, le fameux musicien sénégalais longtemps basé aux USA est rentré depuis peu au « Pays de la Téranga ». Il y a construit un village avec sa propre crypto-monnaie et tout y fonctionne avec cet unique système d’échanges, toutes les Infrastructures sont informatisées dans ce village futuriste. Un environnement singulièrement cohérent et propice à l’éclosion et l’épanouissement de nombreuses et diverses industries. Pourquoi donc s’entêter à opter pour d’illégales migrations sans lendemain aucun?

Toujours au Sénégal, plus précisément à Diamniado, Son Excellence le Président Macky Sall et son gouvernement ont fondé un « Stade du Futur » dédié à l’organisation de tournois internationaux de jeux video. Les concurrents en provenance du Monde entier viendront s’y affronter et les prix qu’ils y glaneront seront susceptibles de leur générer des millions de dollars ou d’euros. Ce n’est pas une utopie : de telles situations existent déjà en nombre de pays. Encore une fois donc, pourquoi nos migrants africains ne se tournent-ils pas plutôt vers ces mines d’or ?

La réponse se trouve peut-être dans l’exemple initié Initiative par le gouvernement de l’Inde il y a quelques années de cela. Elle consistait à subventionner la manufacture et la distribution de tablettes sur toute l’étendue de son territoire. Chaque étudiant pouvait en obtenir une au prix de 25 € sur simple présentation d’une pièce d’identité scolaire et se connecter ainsi à la Toile. Aujourd’hui, la majeure partie des PDG des plus grandes entreprises américaines sont d’origine indienne. Quand donc les Africains en feront-ils de même partout dans le Monde ?