L’univers entier est régi par la loi divine. Tout est écrit, réglé et programmé avec une précision et une minutie sans égale. Dans la marche de l’univers, rien n’est laissé au hasard qu’il s’agisse des constellations, des galaxies, des entrailles de la terre, des profondeurs de l’océan, de la vie terrestre… Les faits et gestes de l'homme, la chute d'une feuille d'arbre, l'activité laborieuse d'une fourmi, le chant d'un rossignol dans un sous-bois, l'évolution d'un poisson dans l'eau, le jappement d'un chacal dans la savane africaine, les roulements d'un ourson sur la banquise, les ondulations soyeuses d'un champ de blé qui ploie sous le vent dans les vertes campagnes d'Europe, le condor qui tournoie au-dessus de la cordillère des Andes, les pensées intimes d'un promeneur dans Time Square, le bébé qui rit dans les bras de sa mère, le vieillard arc-bouté qui se traîne péniblement en rasant les murs dans l'indifférence générale, la ferveur d'un baigneur du Gange, le bonheur du mélomane de l'opéra de Sidney, le chamelier surgi de nulle part entre les dunes de sable mouvant, l'ouvrier qui peine à gagner sa vie dans les bidonvilles poussiéreux de Nairobi, les prières du moine tibétain, du soufi arabe, du prêtre irlandais, du rabbin juif, les incantations d'un chef vaudou,... Ce sont là autant d'instantanés d'un film préenregistré qui se déroulent devant nos yeux. Nonobstant les notions de temps, d'espace et d'espèce, il s'agit d'un hymne à la grâce divine. Rien dans les cieux ou la terre de l'infiniment petit à l'infiniment grand en passant par l'infiniment complexe n'échappe au Créateur. La vie et la mort sont arrêtées dans les détails, depuis la création du monde. Adorer et servir Dieu est la seule finalité de la création. Les choses ne sont guère belles en elles-mêmes. Elles ne le sont que parce qu'elles rapprochent de Dieu. En excellant dans son domaine, l'homme se place au-dessus de la mêlée et se rapproche davantage du Créateur. Ronaldo balle au pied dans une surface de réparation adverse mystifiant par ses passements de jambes un défenseur ; El Guerrouj sur une piste d’athlétisme donnant une ultime accélération avant la ligne d’arrivée ; Mohamed Ali sur un ring virevoltant comme un papillon et piquant comme une guêpe ; un public de mélomanes rendu ivre par une symphonie de Mozart ; un lecteur subjugué par la beauté d’un poème de Rimbaud ; Ould Awa déclamant le panégyrique d’Amar Ould Ely ou de Hennoun, mythiques monarques de la Mauritanie de jadis ; Neil Armstrong sautillant sur la lune…Voilà des moments venus d’ailleurs où l’artiste dans un élan transcendant, s’arrache d’un ici-bas profane et pêcheur et s’élève comme pour jeter un regard sur l’au-delà. De tels moments de bonheur, mieux encore de félicité constituent un véritable don divin. Nier ou faire semblant de nier la main de Dieu dans la création de l’univers est une insulte au bon sens et à l’intelligence. Même un anticlérical viscéral comme Voltaire a fini par reconnaitre que la monde est une horloge et d’ajouter : « Je ne puis concevoir une horloge sans un horloger ».
Moussa Hormat-Allah