Depuis la fin de son contrôle judiciaire et son départ pour la France, l’ex-président Ould Abdel Aziz fait feu de tout bois. Après deux rencontres avec la diaspora, dont la première a fini en queue de poisson et la seconde n’a eu aucun succès, deux interviews, l’un à Jeune Afrique et l’autre à France 24, notre ancien guide éclairé vient de pondre un communiqué qui en dit long sur ses intentions. Épaulé par quelques éléments des FLAM-canal historique et soutiens éparpillés en Europe, il a lancé un mouvement dénommé « Ensemble pour une Mauritanie Unie » dont le communiqué introductif dresse un tableau sombre de la situation de notre pays. On y évoque, entre autres,« les restrictions aux libertés de presse et d’association, la mauvaise gestion, la gabegie, la corruption, l’inflation galopante et la paupérisation accrue… ». L’homme sait de quoi il parle.
Poursuivi pour dix chefs d’accusation – enrichissement illicite, corruption et mauvaise gestion, notamment – il refuse donc de s’avouer vaincu et veut s’ériger en opposant au régime pour donner à son affaire un cachet politique. Après s’être allié avec un parti miniature en Mauritanie, il vient de sceller une nouvelle alliance avec des membres du FLAM dont la mouvance vient d’annoncer qu’ils ne représentent qu’eux-mêmes. Bref, on le sent comme perdu dans ses gesticulations. Ne saurait-il, déplumé de son immense fortune, plus à quel saint se vouer ? Mais après s’être tant gargarisé devant sa seule image, déformée qu’elle était par l’obséquiosité de ses adulateurs, a-t-il même encore une idée de ce qu’est un saint ?
Ahmed ould Cheikh