Elle a été enfin mise en place. Après un accouchement au forceps et à la dernière minute. Jamais une CENI n’aura fait l’objet d’autant de conciliabules. Devait-elle être l’émanation des partis politiques ou composée de personnalités indépendantes ? Les avis ont divergé jusqu’à la dernière minute. Finalement les partis, aussi bien ceux de la majorité que de l’opposition qui privilégiaient le premier choix, ont eu gain de cause. Cela peut-il avoir des conséquences sur son indépendance ? La question mérite d’être posée quand on sait que, par le passé, chacun avait tendance à prêcher pour sa chapelle… à moins que nos « sages » ne se départissent complètement de toute appartenance partisane et s’engagent sur le chemin de l’impartialité, conformément au serment qu’ils ont prêté. C’est en tout cas le souhait de tout un chacun pour que des élections soient organisées dans un cadre consensuel et dont les résultats seront reconnus par tous les participants. Un challenge à sa portée. Dirigée par un homme d’une grande expérience qui fut longtemps ministre de l’Intérieur et organisa à ce titre de nombreuses consultations électorales, elle peut réussir son pari. Faute de quoi, on aura hérité d’une CENI politique à crédibilité douteuse qui donnera raison à ceux qui défendaient le principe d’une commission composée de personnalités indépendantes. Elle posera de surcroît le problème de la présidentielle prévue en 2024. Prions pour ne pas en arriver là ! La balle est en tout état de cause dans son camp et c’est à elle de décider de réussir… ou non.
Ahmed Ould Cheikh