Selon la Constitution de la République islamique de Mauritanie du 20 juillet 1991, dans son titre premier - dispositions générales et principes fondamentaux, article 6 : « Les langues nationales sont l'arabe, le poular, le soninké et le wolof; la langue officielle est l'arabe. ».
La révision du 20 mars 2012 permet d’aborder cette question de manière plus directe, à travers l’insertion d’un alinéa 4 nouveau au Préambule, ainsi rédigé : « Uni à travers l’histoire, par des valeurs morales et spirituelles partagées et aspirant à un avenir commun, le peuple mauritanien reconnait et proclame sa diversité culturelle, socle de l’unité nationale et de la cohésion sociale, et son corollaire, le droit à la différence des cultures nationales. La langue arabe, langue officielle du pays et les autres langues nationales, le pulaar, le soninké et le wolof, constituent, chacune en elle-même, un patrimoine national commun à tous les mauritaniens que l’État se doit, au nom de tous, de préserver et promouvoir. ».
On le voit, le berbère est tout simplement oublié!
En effet, sur le plan linguistique, si l’essentiel des langues parlées en Mauritanie bénéficient d’une reconnaissance institutionnelle, la langue berbère est tout simplement ignorée et n’a donc pas droit de cité, sous prétexte du petit nombre de locuteurs, si l’on en croit ‘’Le berbère, une langue en voie de d’extinction, Rapport alternatif de Tamazgha au Comité Social des Nations-Unies’’.
Il semble tout à fait inconcevable qu'un Etat prive une Nation de ses racines, de ces origines fondamentales, amenant des groupes de population à s'aliéner elles-mêmes: ‘’Même s'il n'y a pas de preuve de notre arabité, notre parler suffit à la prouver’’, déclame ainsi une tribu dont les origines berbères sont incontestables!
Dans son livre "Histoire de l’Afrique du Nord" (Payot, 1951, 1969, 1994), Charles-André Julien écrit:« Au moment même où les tribus arabes prenaient pied sur le sol du Maghreb par le sud-est, un autre groupement nomade, berbère celui-là, se formait dans le Sahara occidental et se préparait, lui aussi, à déferler sur l’Afrique du Nord par le sud-ouest. C’était les Sanhadja voilés, que l’histoire connaît sous le nom d’Almoravides. En l’espace d’à peine un demi- siècle, ils allaient constituer dans la partie occidentale du pays et en Espagne un immense empire berbère. »
Cette dynastie berbère connue sous le nom des Almoravides eut pour cellule originaire une puissante tribu sanhadjienne du Sahara dont le berceau était l’Adrar de Mauritanie (Azougui). Toutes nos équipes sportives nationales sont dénommées Almoravides, nous nous en flattons et jetons l'histoire aux oubliettes.
Il faut noter que suite à leur défaite face aux tribus arabes Beni Hassan et leur sujétion, au XIVe siècle, les Berbères se sont investis dans la connaissance religieuse et sont devenus des lettrés (marabouts) et c’est là que ces populations arabisées ont commencé à s'arroger le prestige des almoravides et en ignorer la langue et leur propre origine. Pire alors que chaque dune, chaque caillou de ce pays a un nom berbère, des aliénés changent ces noms en Damas, (si vous voyez la petite misère à laquelle on fait porter ce nom), ou Medine (Hacha Allah) ou encore Maghamou Ibrahim, même Mekkeh n'est pas épargnée! Et bien sûr la faute en revient à l'Administration Publique qui autorise cette hérésie, allant jusqu'à autoriser ces pancartes portant des noms menteurs.
Il est important pour notre pays, pour notre nation que la reconnaissance et la glorification de nos racines ne remettent en aucun cas notre arabité ou notre africanité.
Il est impératif que cette hérésie soit corrigée comme langue nationale et que le berbère trouve sa juste place comme langue nationale.